Article sur les enjeux de la mondialisation traitant de la question de l'emploi et en particulier de la menace engendrée par la mondialisation.
[...] D'après deux rapports du Sénat de 1993 et 2004, la délocalisation est interprétée comme la dissociation des lieux de production et des lieux de consommation. C'est une stratégie courante des firmes multinationales depuis plus de vingt ans. En première analyse, la différence de cout salarial représente le premier facteur de délocalisation Cette différence considérable de niveau de salaire explique pourquoi les principales industries délocalisables (électronique, textile-habillement, chaussure ) ont perdu plus de leur moitié de leurs effectifs au cours des dix dernières années dans les pays d'Europe centrale. Il faut tenir compte également des charges sociales. [...]
[...] Dans les autres pays développés, la situation est identique. Théoriquement, il n'y a pas de menace non plus pour l'emploi car c'est le jeu normal de la spécialisation des économies. Le Sud capte l'essentiel des productions traditionnelles (textile, cuir, chaussure, électronique grand public, etc.) car il a une structure économique adaptée à ce type de production, qui demande beaucoup de main d'œuvre et peu de technologie innovante. Le Nord se concentre sur les activités élaborées qui réclament technologie et savoir-faire. [...]
[...] On en déduit donc que la mondialisation crée des emplois qualifiés (les gagnants) et détruit des emplois peu qualifiés. Cependant une nouvelle inquiétude apparaît depuis 2000 : la montée des délocalisations de service càd par exemple des centres d'appel en Inde ou dans les pays d'Afrique du Nord, qui jusque là semblait être un secteur épargné. En effet, le secteur des services, qui constituent plus de 70% de l'activité française, risque de perdre par délocalisation emplois dans les 5 années 2006-2010, dont par sous-traitance à l'étranger, c'est-à-dire sans suppression d'emplois en France. [...]
[...] Ainsi on peut conclure que les problèmes d'emplois soulevés par la mondialisation s'avèrent donc bien plus qualitatifs (dégradation des conditions de travail et rémunération pour les peu qualifiés) que quantitatifs (perte massive d'emploi) et que les délocalisations ne menacent qu'un nombre minime d'emplois, contrairement à ce que les chaines de télévision laissent croire en citant un cas d'entreprise de temps en temps Mais la rapidité des ajustements, l'intensité du rattrapage technologique du Sud fait craindre que les secteurs et les métiers jusqu'ici réservés au Nord soient également concernés par les délocalisations, à l'instar des informaticiens indiens. Le dernier rapport de la Cnuced sur l'investissement dans le monde révèle que la Chine est largement le premier pays d'accueil envisagé des futurs centres délocalisés de recherche & développement entre 2006 et 2009. [...]
[...] Mais, d'autre part, elle ne compense pas en totalité les différences de cout qui connaissent petit à petit un phénomène de convergence vers les standards occidentaux ainsi le bon indicateur comparatif est le cout horaire de main d'œuvre par unité produite D'autres facteurs sociaux agissent également : _l'horaire hebdomadaire de travail, rarement inférieur à 48h par semaine _le nombre de jours ouvrés par semaine _la très faible représentation syndicale _l'inexistence ou la faiblesse du droit du travail concernant notamment le licenciement 2. Les délocalisations sont-elles responsables du chômage dans les pays développés ? Statistiquement, aucune étude ne démontre de façon convaincante des pertes nettes d'emplois importantes associées au commerce international ou aux délocalisations. [...]
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