Le chômage durable que connaît la France depuis trente ans interpelle de nombreux observateurs d'autant que, dans le contexte actuel de forte récession (-1.5 % prévu en 2009), les perspectives sont très alarmantes selon la Commission Européenne (+450 000 chômeurs en 2009).
[...] L'évolution économique de la France Tout d'abord, il est possible de montrer que la croissance économique est une condition nécessaire pour réduire le chômage. En effet, on peut constater qu'il existe une corrélation positive entre la croissance du PIB et celle de l'emploi. Par exemple, de 1997 à la fin 2000, en glissement annuel, la croissance du PIB croît de à et celle de l'emploi de à De ce fait, l'évolution de l'emploi influence donc celle du chômage car si l'emploi augmente, le chômage recule et inversement d'où une réduction du chômage de 2.6 points entre 1997 et 2000 alors que l'emploi croît de à par an sur la même période. [...]
[...] A long terme, Alfred Sauvy, a démontré que beaucoup de pays ont su fournir du travail à une population active qui ne cesse de s'accroître. Il explique cela par la théorie du déversement qui stipule que les emplois détruits par le progrès technique vont être largement compensés par ceux qui sont crées grâce aux nouvelles activités qu'il génère. Ainsi, une croissance économique fondée sur les gains de productivité peut créer des emplois. II Cependant, la croissance économique n'est pas la seule variable agissant sur le chômage A. [...]
[...] Si le chômage (situation dans laquelle l'offre de travail est inférieure à la demande) est un phénomène complexe que la plupart des pays industrialisés n'arrive pas à vaincre depuis la fin des 30 Glorieuses c'est en raison de ses causes multiples. C'est pourquoi, on peut se demander si le retour à une croissance économique forte et durable serait une solution efficace pour lutter contre le chômage. Nous montrerons que si la croissance économique (augmentation soutenue et durable du PIB) est une condition nécessaire pour lutter contre le chômage, elle n'est pas pour autant suffisante à elle seule. I La croissance favorise la réduction du chômage A. [...]
[...] En effet, dans des pays comme la France ou les Etats-Unis, l'objectif de l'entrepreneur est d'améliorer l'efficacité de sa combinaison productive. Ainsi, celui-ci est attiré par la réalisation de gains de productivité puisqu'ils permettent de produire la même quantité de biens et de services (ou plus) avec une quantité moindre de facteurs de production. De ce fait, si la demande ne croît pas, il y aura destruction d'emplois donc du fait des gains de productivité élevés, la croissance économique peut être moins riche en emplois Dans les années 90, la croissance économique s'est enrichie en emplois, mais la reprise de 2003 s'est opérée, dans les pays occidentaux, avec de faibles créations d'emplois et cela est du notamment aux investissements de productivité des entreprises afin de lutter contre la concurrence internationale. [...]
[...] Il reste le cas du chômage structurel où la croissance économique a aucun effet sur celui-ci. En effet, ce chômage résulte de l'évolution des structures de la production (élévation des qualifications, tertiairisation ) et celui-ci perdura tant que des réformes structurelles ne seront pas mises en place. A la différence du chômage conjoncturel qui peut être supprimé par une croissance suffisante, le chômage structurel nécessite lui des interventions n'ayant aucun lien avec la croissance économique comme par exemple, la dérèglementation des marchés. [...]
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