Révolution industrielle, classe laborieuse en Angleterre, Manchester, Friedrich Engels, fracture sociale
Dans Sybil or the Two Nations en 1945, le conservateur Disraeli déplorait l'existence de «deux nations entre lesquelles il n'y a ni relation ni sympathie».
La fracture sociale entre les riches et les pauvres ne préoccupe donc pas seulement les socialistes, néanmoins bien qu'elle soit constatée, peu de politiques sont prises afin de la réduire et d'améliorer le sort des ouvriers.
C'est ce que Friedrich Engels reproche aux grands industriels et aux hommes politiques de l'époque victorienne dans son oeuvre "La situation de la classe laborieuse en Angleterre" qu'il publie en 1844. Il y dresse un tableau particulièrement noir de l'Angleterre des années 1840 et s'adresse particulièrement aux ouvriers pour les inciter à prendre conscience de leur situation misérable et donc de se révolter, mais aussi aux bourgeois et aux parlementaires pour les exhorter à prendre en charge la question ouvrière qui est délaissée.
[...] Enfin Engels déplore le manque de politisation de la classe ouvrière et prédit une révolution prolétarienne. Nous pouvons donc nous demander comment la Révolution industrielle dégrade les conditions de vie et de travail des ouvriers des grandes villes industrielles du Royaume-Uni et génère des conflits sociaux. Nous verrons d'abord que la Révolution industrielle précoce entraine de profondes mutations sociales et spatiales puis nous étudierons le fait qu'elle entraine une dégradation des conditions de travail et du niveau de vie des ouvriers avant d'analyser le manque de politisation de la cause ouvrière qui conduit à des conflits sociaux, prémisses d'une lutte des classes. [...]
[...] Le travail est donc un lieu de socialisation où se créent des solidarités entre les ouvriers grâce aux associations ouvrières et les Trade Unions. Le manque de politisation de la cause ouvrière conduit à des conflits sociaux voire à une lutte des classes: Une classe ouvrière isolée qui n'est pas prise en considération par le Parlement: Quelques lois sociales sont passées mais ont peu d'impact pour les populations pauvres: en 1824 les Trade Unions sont autorisés, le Reform Act de 1832 est une tentative de prise en compte de la population urbaine grandissante, le redécoupage administratif des votants permet à Manchester d'être représentée à la chambre des communes. [...]
[...] La Poor Law de 1834 instaure les workhouses tout miséreux doit y rentrer en pour survivre (travail pénible et dégradant, conditions de vie inhumaines). Les ouvriers ne sont pas représentés à la chambre des Communes du fait du suffrage censitaire qui les exclut du vote. Au Parlement, Thomas Duncombe essaye de représenter les volontés des prolétaires tout comme Thomas Wakley et John Fielden et il soutient le mouvement chartiste en 1842 mais cela a peu d'impact. L'appel d'Engels à la prise de conscience du sort des ouvriers Analyse marxiste de la situation des ouvriers: les travailleurs sont exploités par les bourgeois qui détiennent les moyens de production et ils doivent prendre conscience de leur situation. [...]
[...] Sous l'impulsion du chartismes, les associations syndicales ouvrières se multiplient ainsi que les grèves accordées par Disraeli en 1824. Le Royaume-Uni est dans une période de prospérité économique dès 1850 ce qui décourage les mouvements révolutionnaires. De plus l'esprit puritain de la morale victorienne décourage ces mouvements. La Révolution industrielle, commencée dès la fin du XVIII ème siècle au Royaume-Uni alors qu'il faut attendre le milieu du XIX ème siècle dans les autres pays européens va entrainer de profondes mutations dans la structure spatiale du pays mais va aussi engendrer de nouveaux problèmes sociaux. [...]
[...] Ascension de la middle class bourgeoise, déclin de l'artisanat et progression de la classe ouvrière dans une période de transition démographique: la mortalité baisse ( 22% en 1851) alors que la natalité demeure importante ( 35% en 1851). Le nouvel agencement spatial des grandes villes suite à la croissance industrielle et démographique: La structure des grandes villes industrielles comme Manchester change: le centre est destiné aux riches (grands magasins, comptoirs), la banlieue est étendue et concentre les prolétaires et les usines. Au-delà se trouvent les riches banlieues d'où une ségrégation forte entre les quartiers. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture