Ce livre a été écrit à la fin des années 90, à une époque où la France connaissait une période de forte croissance. Cependant, les auteurs ont constaté que l'exclusion sociale n'en était pas affectée. C'est la raison qui a conduit les auteurs à s'intéresser aux « sécurités » mises en place, telle que le RMI et tous les dispositifs adjacents car ils constituent un analyseur privilégié des interrogations en terme d'inégalités, d'insertion, d'éducation…. Pour aborder ces questions les auteurs ont décidé d'étudier les normes, les outils et les dispositifs régissant le RMI et leurs effets sur la lutte contre l'exclusion. L'ouvrage rassemble en majorité des auteurs qui ont été, personnellement ou par leurs fonctions professionnelles, impliqués dans la gestion quotidienne du dispositif du RMI. Il est constitué des quatre parties, tout d'abord, il s'interroge sur les ambitions du RMI à l'épreuve des faits, ensuite il aborde le mode nouveau de travail des politiques sociales locales induit par le dispositif, en troisième partie il évoque la nature et les enjeux de l'insertion, enfin il parle de la prospective de la lutte contre les exclusions.
Gérard MARTIN est professeur de Sciences Economiques à l'Université Pierre Mendès France à Grenoble. Spécialiste du champ des politiques sociales, il a toujours su allier la recherche empirique sur ce champ à multiples facettes et une analyse théorique rigoureuse. Sa dernière publication porte sur « la dynamique des politiques sociales ».
Claudine OFFREDI est chercheuse dans l'équipe ERES à l'Université Pierre Mendès France à Grenoble. Ses travaux de recherche portent sur les champs de la pauvreté-précarité, de l'observation sociale et de l'évaluation des politiques sociales et sont issus d'un savoir-faire scientifique pluridisciplinaire basé sur une démarche empirique et déductive.
[...] Les politiques d'insertion et notamment la mise en place en 1988 du RMI interrogent en raison de la nouvelle forme de droit qu'elles représentent et les nouvelles formes de travail qu'elles impliquent obligatoirement. En effet, le RMI est une allocation nationale dont la mise en œuvre concrète dépend essentiellement du niveau local à travers la décentralisation et l'action des Conseils Généraux. Cette prestation qui se présente sous la forme d'un droit à un revenu minimum est associée à la signature d'un contrat. [...]
[...] Les travailleurs sociaux sans être co-contractants, jouent un rôle essentiel dans l'élaboration et le suivi des contrats d'insertion, étant désignés nommément sur les imprimés, comme référents de la personne. La notion de référent est polysémique et dans la pratique recouvre des interprétations différentes, de la part des usagers, des professionnels et des institutions, voire elle varie selon les lieux et les moments. Le référent est ainsi, à la fois le responsable de l'avocat, l'accompagnant, ou parfois même, celui qui juge la validité du contrat. [...]
[...] Ce changement d'optique n'est pas mince et va contribuer, en avivant les contradictions, à provoquer la réorganisation des services sociaux et à les faire rentrer de plain-pied dans l'ère de la décentralisation. Plusieurs transformations d'ordre sociologique et administratif témoignent de l'avancée effective de la pratique décentralisatrice : - Le redécoupage des circonscriptions en fonction de leur capacité à promouvoir leurs propres actions d'insertion. Celui-ci va se révéler inapte à traduire les implications géographiques de la loi sur le RMI. La création des commissions locales d'insertion, véritables chevilles ouvrières du dispositif, rend incontournable la question du territoire. [...]
[...] Face à cet échec l'auteur propose le passage du RMI au RME en revalorisant l'insertion sociale par les travailleurs sociaux, le développement des mesures générales et variées de lutte contre le chômage et la préservation de l'utilité sociale des plus démunis. - L'évaluation du RMI : Beaucoup de bruit pour rien ? Patrice Sauvage L'année 1989 a été marquée par un fait majeur, suite au rapport VIVERET une politique d'évaluation des politiques publiques a été engagée. Le dispositif de l'évaluation a été confié à une commission indépendante dont les neuf membres avaient la possibilité de mobiliser les différentes administrations concernées. [...]
[...] Celle-ci soulève deux problématiques, la première présentant l'économie sociale comme une réponse socio-économique aux défaillances de l'économie de marché et de l'économie non marchande, la seconde présentant comme un ensemble de pratiques visant à réguler socialement et politiquement des activités dans leur ensemble. L'économie sociale est elle un sous-secteur fonctionnel de l'Etat et de l'économie marchande ? En analysant la situation des RMistes on s'aperçoit que la multiplication des lieux d'échange permettait à ceux-ci de résister au processus de vulnérabilité. [...]
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