Les politiques de l'emploi de J. Gautier

Résumé du document

Dans un premier temps sont étudiées les politiques globales de l'emploi où le chômage est appréhendé comme un déséquilibre quantitatif entre offre et demande de travail. Puis sont envisagées des politiques plus spécifiques liées à une vision davantage qualitative et structurelle du chômage: la modification du statut de l'emploi et la mise en oeuvre de politiques de formation et d'insertion pourraient élargir le recrutement des individus participant à l'activité productive. Un dernier volet illustre ces politiques par différents exemples d'intervention de l'Etat, leurs résultats et perspectives

Extraits

[...] A terme, c'est l'emploi qui est touché. Au niveau global, les hausses de salaires doivent être indexées sur les gains de productivité et non sur les prix La flexibilité des salaires tendant à la baisse serait un moindre mal par rapport à cette inégalité fondamentale que constitue la privation d'emploi. L'économiste américain M. WEITZMAN a proposé une application de la flexibilité salariale dans son modèle de l'économie de partage: les salaires y sont fonction des performances de l'entreprise. Ils sont scindés en une partie fixe et une prime liée au profit par tête. [...]

[...] Plutôt qu'une réduction linéaire du temps de travail, il convient mieux de parler de réduction-réaménagement du temps de travail, où l'État devrait jouer un rôle de promotion d'un tel système par le biais de subventions, d'incitations financières au même de sensibilisation et de conseil. La flexibilité externe, partant sur l'assouplissement des conditions de licenciements et au-delà des règles régissant le contrat de travail, est une flexibilité défensive en réaction aux pressions exercées par les contraintes du marché à court terme sur les entreprises. La réduction- réaménagement du temps de travail forme de flexibilité interne peut être vue comme offensive sur le long terme. Mais les résistances économiques et sociales nécessitent de redéfinir le rapport au travail, à la consommation et au loisir. [...]

[...] La crise est aussi celle des politiques économiques d'inspiration keynésiennes ayant pour mission de maintenir le taux de chômage à son niveau incompressible. La politique de l'emploi en France depuis cette date a connu diverses inflexions, mais on peut constater la permanence des objectifs, au nombre de deux: l'insertion des catégories d'actifs en difficulté sur le marché du travail (jeunes de moins de 25 ans puis plus récemment chômeurs de longue durée) et l'accompagnement des restructurations de l'appareil productif sous la forme d'un traitement social puis d'une politique active du chômage (effort sur la formation et le reclassement, modernisation des pratiques de gestion du personnel . [...]

[...] Les politiques d'insertion ne visent pas tant à agir sur le niveau du chômage qu'à essayer de contrer sa sélectivité, afin d'améliorer la fluidité du marché du travail. III. Déploiement, évaluation, perspective A-La mise en oeuvre des politiques de l'emploi Ce n'est qu'après la Seconde Guerre mondiale que vont apparaître de véritables politiques de l'emploi, prenant des formes très diverses suivant les époques et les pays. La spécificité de chaque politique de l'emploi s'appréhende à deux niveaux - articulation des différents dispositifs et mesures qu'elle met en oeuvre. II s'agit de l'appréciation de sa cohérence interne. [...]

[...] Elle est donc plutôt perçue comme une politique sociale complémentaire au libre fonctionnement du marché du travail, mais qui doit rester limitée. B-L'évaluation des politiques de l'emploi IlI s'agit d'un exercice délicat. Les méthodes actuelles ne permettent pas d'estimer avec exactitude le nombre de chômeurs évités par les diverses mesures de la politiques mise en oeuvre, au niveau macro comme microéconomique. Dans le cas de la France, on peut tout de même supposer que le déploiement massif des emplois aidés et des autres dispositifs d'insertion a permis d'éviter le chômage de plusieurs centaines de milliers de personnes. [...]