"Pas de pitié pour les gueux", de Laurent Cordonnier - publié le 02/08/2009

Résumé du document

Laurent Cordonnier analyse comment se sont forgés certains « mythes » et représentations de l'économie du travail et tend alors à décrypter le fonctionnement du marché du travail et le pourquoi de ces dysfonctionnements.

Il donne d'abord une esquisse du marché du travail : l'offre de travail, caractérisée par le fait que le travailleur (obligé de travailler) renonce à une partie de ces loisirs en vue de consommer, est croissante par rapport au salaire, puisque le but du salarié est que ses heures travaillées augmentent sa satisfaction. La demande de travail, quant à elle, est le fruit des employeurs qui recherchent à maximiser leur profit, et donc réduire leurs coûts, ils vont donc diminuer leur demande à mesure que le salaire augmente.

Extraits

[...] Le sujet abordé : les théories du chômage dans une perspective classique est traité de façon claire, synthétique et ironique ce qui donne une touche originale. Pour les élèves en économie que nous sommes, il propose une approche attrayante sur un sujet rébarbatif L.Coordonnier nous offre ici une synthèse très agréable à lire et accessible à la plupart des gens. Cette lecture m'a donc beaucoup intéressé et m'a été très instructive pour différentes raisons. D'abord pour le sujet traité, le chômage et du même coup, la conception qu'on veut en avoir est un enjeu central pour notre génération, qui voit naître de nombreuses réformes dans la perception les allocations chômage que l'on pensait acquises. [...]

[...] C'est le but du PARE (plan d'aide au retour à l'emploi) qui met en place un certain nombre d'obligations pour le chômeur et un accompagnement individualisé (entretien, formation ciblée ) et ainsi favorise la recherche active d'un emploi. Même si, l'auteur nous offre un très bon aperçu critique des théories économiques du chômage, il se cantonne aux explications à dominante libérale. Il n'aborde pas les autres théories explicatives du chômage comme celle du chômage involontaire, développé par J.M.Keynes. Selon cette vision, il est possible qu'il existe un équilibre de sous-emploi et donc un chômage involontaire puisque l'offre de travail est déterminée par le niveau de la demande effective. [...]

[...] Dès lors, il est normal, pour ces partisans, de se demander pourquoi il existe du chômage ! Selon cette optique libérale, il serait la cause des nombreuses entraves mises en place sur le marché du travail, c'est-à-dire des freins (tels les différents dispositifs d'assurance et d'assistance), au laisser-aller du marché qui permet d'établir la situation de plein emploi. Toutes les allocations dont bénéficient les travailleurs sont donc des entraves, car elles alourdissent le coût de la main-d'œuvre et produisent une désincitation au travail La principale entrave est le SMIC : c'est un prix plancher sur le marché du travail. [...]

[...] Or, il est évident que cette assurance entraîne une rigidité à la baisse des salaires en cas de mauvaise conjoncture, ce qui va créer du chômage car ce salaire régulier sera supérieur au salaire d'équilibre. De plus, le salarié est roublard, paresseux, et primesautier. Il oblige les patrons à augmenter le salaire offert à l'embauche pour améliorer la qualité des candidatures qu'il reçoit, pour l'inciter à l'effort et pour le fidéliser. Dès lors, il s'instaure aussi une rigidité à la baisse des salaires (les patrons sont contraints de proposer un salaire supérieur à celui d'équilibre) qui crée du chômage. [...]

[...] Dès lors, les ajustements ne pouvant s'effectuer par les prix, ils se font par le biais des quantités. En conséquence, lorsqu'il y a un déséquilibre entre l'offre et la demande, les quantités varient et elles s'adaptent au niveau le plus faible de l'offre ou de la demande (c'est-à-dire que si on a une demande inférieure à l'offre, la quantité sur le marché sera celle de la demande). En cas de déséquilibre, il s'opère donc un rationnement sur le marché, sur celui du travail il en va de même : l'excès d'offre par rapport à la demande se traduira par la fixation de la quantité échangée au volume de la demande, d'où le chômage. [...]