Les deux modèles qui marchent représentent David contre Goliath, incarnés par les Etats-Unis d'une part, et le Danemark de l'autre. Toutefois, l'appareil de protection sociale danois est bien typique de l'Europe, avec une Sécurité sociale très développée. Chaque année, 4 à 5% du PIB est investi dans les politiques d'emploi. L'exemple danois est une illustration possible de ce que l'on a coutume d'appeler « la flexicurité », manière plutôt européenne et sociale-démocrate de traiter les risques économiques et sociaux en inventant de nouvelles formes de solidarité.
On accuse souvent du doigt la « mondialisation » qui nous fait perdre nos emplois. Par exemple, en 2005, l'Accord multifibre, protégeant les filières textiles traditionnelles des pays développés, vient d'être rompu.
Deux événements ont changé la donne au niveau de l'emploi mondial. La rentabilité exigée crée des délocalisations. Deuxièmement, la chute du mur de Berlin a libéré des emplois à l'Est. Tout ceci change la donne : cela marque la rupture d'un « contrat social » fixé entre employeurs et employés. Aujourd'hui, le diplôme ne suffit plus. La concurrence des femmes fait rage : le vieux système était industrialo-masculin, le nouveau est tertiaro-féminin.
[...] Mais il est trop jeune. Son père veut en faire un grand musicien de cour. Lui ne veut pas. Il veut voguer de concert en concert, d'opéra en opéra. Pourtant, au final, on le déconseille. A la fin de sa vie, il se perçoit comme abandonné : trop de mobilité nuit à un poste fixe. N'est-ce pas une situation similaire pour cette flexicurité tant recherchée ? Quand tout bouge avec optimisme, les gens veulent changer d'emploi. Sinon, c'est le contraire. [...]
[...] Là-bas, comme en Allemagne, le système éducatif est dual : le travail se fait à mi-temps en entreprise, ce qui signifie qu'elles reconnaissent le diplôme. Ces carrières aménagées permettent une meilleure gestion de l'emploi. L'originalité du système repose sur les modalités du licenciement. Les entreprises doivent verser à un organisme 1,537% du salaire chaque mois qui passe. Lors d'un licenciement, s'il n'a pas retrouvé de travail au bout de 3 ans, le travailleur touche cette prime, et peut décider de la laisser placée. Il s'agit donc d'une pseudo retraite par capitalisation. [...]
[...] Conclusion La nouvelle sécurité de l'emploi passera par la formation d'une main- d'œuvre compétente et adaptable, dans le contexte de la concurrence internationale. Mais l'imaginaire social doit aussi évoluer : dans notre imaginaire social hérité du XXe siècle, tout tournait autour d'un astre emploi stable permanent qu'il fallait protéger. Désormais, la stabilité se construira de plus en plus sur des engagements collectifs réciproques de moyen terme. Enfin, l'Europe a plus que jamais son rôle à jouer, qui a timidement commencé avec la Stratégie européenne de l'emploi qui est un processus de coordination des politiques nationales de l'emploi. [...]
[...] Il faudrait de plus une incitation à l'embauche des plus de 45 ans. Mais, avant tout, la relance de la croissance en Europe est vitale, car sans croissance, pas de demande supplémentaire d'emplois. Enfin, il faut lutter drastiquement et améliorer la condition du travail à mi-temps. D'ailleurs, la gestion du Revenu de Solidarité Active a été confiée en 2007 à Martin Hirsch : il s'agit de rendre rentable le fait de travailler, ne serait-ce que quelques heures. L'égalité des sexes joue là un rôle primordial, puisque ce sont généralement les femmes qui sont touchées par le mi-temps. [...]
[...] La concurrence des femmes fait rage : le vieux système était industrialo-masculin, le nouveau est tertiaro-féminin. De nouveaux risques sociaux, malgré la Sécurité sociale, malgré le Code du travail, sont donc apparus. Le sociologue anglais Anthony Giddens parle de risques manufacturés. Les auteurs dénoncent toutes les mesures prises à tout va. Le risque du protectionnisme est fort. Pour l'éviter, il faudrait développer les mobilités socialisées. En d'autres termes, développer les multiples occasions d'aider les travailleurs à mieux contrôler leur carrière et leur trajectoire. Ils proposent de chercher le noyau dur d'un modèle social renouvelé. [...]
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