Les auteurs partent du constat qu'« en rejetant, souvent sans discernement, l'analyse économique « bourgeoise » ou « libérale » de l'économie de marché, (un grand nombre d'intellectuels) se sont privés des outils qui leur auraient permis de réfléchir objectivement aux mécanismes qui gouvernent la production et la distribution des richesses dans le monde réel. Cet aveuglement fait qu'aujourd'hui la France vit dans une forme de pensée économique qui relève plus des croyances fantasmagoriques que du rationalisme. » Ce livre au contraire présente les résultats de la recherche économique concernant le chômage en vue d'informer les citoyens et leur permettre de choisir en connaissance de cause les politiques qu'ils soutiennent.
Olivier Blanchard, dans sa préface au livre de Pierre Cahuc et André Zylberberg, souligne que si cet ouvrage est une bonne synthèse des connaissances actuelles sur le chômage et l'efficacité de différents types d'action publique, il ne traite pas de la question du renforcement de la croissance économique moteur de la création d'emplois. Aussi, il insiste sur la spécificité du syndicalisme français réfractaire à toute conception de l'économie qui ne pense pas la lutte des classes. Cet avertissement entendu, les auteurs mettent en lumière un certain nombre d'inepties dans notre conception du chômage et des politiques nécessaires pour le résorber et proposent d'autres pistes pour l'action publique.
[...] Ainsi, on constate (voir graphique) que plus on se rapproche de la fin des indemnités plus de taux de reprise d'emploi augmente. Ceci ne s'explique pas par une diminution du taux de refus des offres qui est à peu près constant, mais plutôt par une intensification de la recherche d'emploi. Réduire la durée des allocations n'est pas pour autant la panacée dans la mesure où beaucoup ne trouvent pas d'emplois même après la fin des allocations. Afin d'endiguer les abus sans limiter la durée des allocations, il est important de mettre en place un système d'engagement mutuel entre le chômeur et l'assurance-chômage. [...]
[...] Ils sont inefficients pour les hommes et surtout pour les jeunes. Aussi, les moins qualifiés bénéficient le moins des formations, car l'éducation est un secteur de rendement croissant. Dès lors, le système français qui impose un niveau minimum de dépense pour la formation de ses salariés est un non-sens. B. L'éducation, surtout l'extrascolaire aux objectifs non cognitifs, et celle des plus jeunes, est néanmoins fortement bénéfique pour les individus qu'elle concerne et la société en général En termes d'éducation, on constate que les programmes les plus efficaces sont très ciblés, déploient des moyens importants, concernent les plus jeunes et se déroulent, pour partie au moins, en dehors de l'école. [...]
[...] Le chômage, fatalité ou nécessité ? (Pierre Cahuc et André Zylberberg) Les auteurs partent du constat qu'« en rejetant, souvent sans discernement, l'analyse économique bourgeoise ou libérale de l'économie de marché (un grand nombre d'intellectuels) se sont privés des outils qui leur auraient permis de réfléchir objectivement aux mécanismes qui gouvernent la production et la distribution des richesses dans le monde réel. Cet aveuglement fait qu'aujourd'hui la France vit dans une forme de pensée économique qui relève plus des croyances fantasmagoriques que du rationalisme. [...]
[...] Si l'on ne veut pas réduire les aides aux plus démunis, il faut créer et renforcer des dispositifs incitant les gens qui reprennent un travail par un complément au salaire. Une telle politique a deux avantages : elle limite les trappes à inactivité et les trappes à pauvreté en subventionnant les travailleurs pauvres. Le Self-Sufficiency Project canadien était une expérience qui consistait à verser une prime (environ x2 salaire avant impôt smicard) pendant maximum trois ans à tous ceux qui auraient trouvé un emploi dans l'année. Un an plus tard avaient retrouvé un emploi contre 15% dans le groupe test. [...]
[...] Si la formation n'est pas la potion magique que tout le monde imagine, un investissement massif sur l'éducation et l'encadrement extrascolaire des plus jeunes a un rendement significativement positif pour la société A. La formation continue comme antidote au chômage : une incantation illusoire La plus importante idole qu'il faut abattre est le mythe de l'éducation comme potion magique à l'emploi. Au moins, commençons à évoluer les résultats effectifs de l'éducation. L'éducation scolaire aide, mais moyennement, l'insertion économique et sociale. Ceci s'explique surtout par l'absence de travail sur les qualités relationnelles et plus généralement de formation aux compétences nécessaires pour élaborer et mener à bien des projets de vie cohérents. [...]
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