Lorsqu'un individu offre sa force de travail, il est alors lié par un contrat de travail à son employeur. Y est fixé le montant de la rémunération de ce travail: son salaire, ce qui fait de lui un salarié. Le montant inscrit sur ce contrat correspond au salaire brut, mais en réalité, ce qui importe est le salaire net, qui prend en compte les heures supplémentaires, primes, gratifications, commissions, avantages en nature ou encore pourboires, le tout diminué des diverses cotisations sociales.
On pourrait ainsi considérer le salaire comme le prix de cette force de travail; néanmoins, la constatation empirique de réelles différences de salaire entre des personnes fournissant pourtant un travail identique, ainsi que la réalité du chômage nous amènent à remettre cette idée en question, et à nous demander si le marché du travail se comporte réellement comme un marché de concurrence pure et parfaite, où le prix de la force de travail (le salaire) ne serait déterminé que par la rencontre de l'offre et de la demande.
Nous nous intéresserons donc d'abord à la conception d'un marché du travail en CPP, puis nous verrons ensuite en quoi le salaire remplit d'autres fonctions que celle de prix du travail, d'abord en tant qu'incitation à une meilleure productivité, et ensuite en tant que garantie à double sens, pour l'employeur et son employé.
[...] En effet, en l'absence d'une telle réglementation, la courbe d'offre d'emploi est croissante : chaque nouveau salarié souhaite un salaire plus élevé ; l'employeur est alors obligé d'augmenter au niveau de salaire exigé par le dernier employé tous les salaires de son entreprise : le coût peut être très élevé, supérieur au salaire-même du dernier employé et il peut être dissuadé d'embaucher des salariés supplémentaires. En revanche, si un salaire minimum est instauré, le coût pour l'employeur d'une embauche supplémentaire est limité au montant de ce salaire minimum. On peut trouver nombre d'autres effets bénéfiques à un salaire minimum : outre l'augmentation de la productivité des employés, il incite davantage les chômeurs à trouver du travail. [...]
[...] BOLLE de BAL Mythe et réalité de juste salaire, in Cahiers internationaux de sociologie décembre 1990 (p.273-288) Évolution des salaires au cours du temps (d'après D. Meurs) salaire fixe temps salaire schéma de carrière salariale salaire limite ou de réservation retraite La courbe d'indifférence syndicale relie toutes les combinaisons nombre de salariés/niveau de salaire apportant le même niveau d'utilité. Plus l'on va vers le NO, plus l'utilité est grande. La courbe d'iso-profit relie toutes ces mêmes combinaisons représentant le même coût pour l'employeur. [...]
[...] Plus l'on va vers le SE, plus c'est intéressant pour lui, car moins son profit en sera diminué. Le sommet de ces courbes est relié pour former la courbe de demande de travail de l'entreprise. La zone des négociations se situe entre la courbe d'iso-profit annulant le profit de l'employeur et la droite correspondant au salaire limite en- dessous duquel les individus ne voudraient pas travailler. Sans négociation, la situation de l'entreprise serait en B. [...]
[...] Le salarié cherche donc des garanties. C'est ainsi que, dans les années 70, les économistes Azariadis, Bailey et Gordon ont élaboré la théorie des contrats implicites. Ceux-ci, même si les contrats de travail ne sont pas rédigés sous cette forme dans la réalité, d'où leur nom d' implicites garantissent au salarié un salaire stable, quelle que soit la santé de l'entreprise. Si l'on compare ce salaire fixé à celui qu'aurait obtenu l'employé s'il avait accepté de se plier aux lois de la conjoncture économique, on constate qu'il correspond à une situation intermédiaire, voire souvent inférieure. [...]
[...] On ne peut déshumaniser le travail et l'information n'est pas parfaite : le salaire est aussi une incitation à une meilleure productivité Afin que le salarié ne cache pas son manque de sérieux ou son peu d'application dans son travail derrière le manque d'information de son employeur, le salaire a acquis une fonction supplémentaire : celle d'inciter à une plus grande productivité Des incitations fondées sur l'évaluation des performances 1 Récompenser les bonnes performances Il s'agit ici de rémunérer le salarié selon la qualité de son travail. Différentes formes : - rémunération à la pièce : dans le cas où le travail peut être mesurable, mais l'on néglige un peu trop la qualité. En régression dans les pays industrialisés. [...]
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