L'objet de notre travail est ici de comprendre la répartition du chômage et les processus de sélectivité s'opérant sur le marché du travail, souvent au détriment des jeunes. Prenons pour point de départ la théorie économique standard. Basée sur certains postulats (homogénéité du facteur travail, parfaite information des agents, mobilité totale des facteurs de production) et arguant que chaque agent est satisfait à l'équilibre, elle ne permet toutefois pas l'analyse de populations particulières comme les jeunes. Il faut donc prendre de la distance par rapport à ce modèle néoclassique. Son ampleur variera selon que l'on se positionne dans sa continuité : théorie du job search, ou en décalage : théories de la segmentation.
[...] Bibliographie CERC (2008), L'insertion des jeunes sans diplôme. La Documentation française. DEMAZIERE D. (1995), La sociologie du chômage. La Découverte (Repères) pages. DUTHIL G. (2000), Le chômage des jeunes en Europe. L'Harmattan (Logiques économiques) pages FREYSSINET J. (2004), Le chômage. [...]
[...] En 1957, Becker soulignait le goût pour la discrimination (envers les femmes, les étrangers) des employeurs. Dans les années 70, Doering et Piore développent les premières théories sur la segmentation du marché. Pour eux, il coexisterait un segment primaire (salaires élevés, promotion interne facile, sécurité de l'emploi assurée) et un segment secondaire (caractéristiques inverses à celles susdites). Ces segments, étanches, cantonneraient les travailleurs les moins qualifiés à des emplois précaires ; les plus qualifiés faisant l'objet de recrutements internes, hors marché. [...]
[...] Par surcroît, le coût du chômage (salaire moindre, dépenses de prospection pour trouver un emploi) serait moins lourd pour les jeunes se trouvant encore chez leurs parents. Ils seraient moins pressés d'obtenir un emploi. La sélectivité du chômage à leur encontre serait la conséquence de leurs comportements : fixation d'un salaire de réservation (seuil d'acceptation d'un emploi au sens de McCall) inadéquate, surévalué par rapport à la situation du marché, temps de recherche d'un travail plus long que les autres. [...]
[...] Répartition de l'emploi et chômage des jeunes «L'invention du chômage» (Salais, Baverez, Reynaud) est liée à l'extension du salariat. Pendant longtemps, le chômage était professionnel, réservé aux seuls salariés stabilisés, rattachés à un établissement, mais n'y ayant ponctuellement pas d'emploi (Topalov). La Constitution de 1946 définit enfin le chômeur comme tout individu disponible et à la recherche d'un emploi, ce qui est le pendant de l'affirmation de la responsabilité étatique à l'égard du plein emploi. En France, il existe aujourd'hui deux sources principales pour mesurer le chômage : le chômage spontané au sens du recensement de l'INSEE et le chômage enregistré, au sens de l'ANPE. [...]
[...] La Découverte (Repères) pages. SALAIS R., BAVEREZ N., REYNAUD B., (1999), L'invention du chômage. PUF (Quadrige) pages. SCHNAPPER D. (1994), L'épreuve du chômage. Gallimard (Folio) pages. VERGNIES J.-F. (1997), Diplômés de l'enseignement supérieur ; insertion des étudiants sortis en 1992. Céreq. [...]
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