chômage, définition du chômage
Le report de l'âge légal de la retraite de 60 à 62 ans, a estimé l'UNEDIC le 28 septembre dernier, génèrera pour l'assurance-chômage un surcoût de 440 à 530 millions d'euros par an à partir de 2017, dans l'hypothèse ou le taux d'emploi des seniors en France resterait stable. Outre la question de l'indemnisation, la croissance programmée du nombre des actifs inoccupés renvoie au problème de leur positionnement par rapport aux autres chômeurs. Alors que la loi permet aux plus de 60 ans d'obtenir, sur simple demande, une dispense de recherche d'emploi, tout indique que les personnes concernées ne répondront pas aux critères traditionnels de définition du chômage : elles seront donc tout simplement écartées des statistiques publiques et du marché du travail.
[...] D'une part, par un effet dit d'hystérèse[8], la persistance d'un volant de chômage dans l'économie inscrit à long terme des rigidités dans l'économie du travail, dont l'une est la dégradation de l'employabilité des actifs inoccupés. Victimes de ce chômage acquis ceux-ci s'orienteront dans le meilleur des cas vers des formations, dans d'autres cas renonceront. Par ailleurs, les actifs occupés peuvent aussi souffrir de mauvais ajustements structurels sur un plan qualitatif. Ces distorsions sont désignées depuis 1998 par l'expression d' emploi inadéquat formalisée par le BIT : il s'agit ni plus ni moins que du versant qualitatif du sous-emploi» basé sur des critères variés comme le revenu ou la qualification. [...]
[...] Sa définition doit être d'autant plus affinée et adaptée aux cas pratiques. Au confluent des keynésiens et des néoclassiques, la théorie du déséquilibre de Clower et Leijonhufud, puis Malinvaud et Benassy, a révélé la probabilité d'une coexistence du chômage keynésien et du chômage classique au sein d'une même économie. Le modèle, fondé sur une thèse de prix rigides, postule un ajustement par les quantités qui repose sur l'interaction du marché du travail et du marché des biens et services. Les équilibres en résultant produisent alternativement un chômage issu de l'excès d'offre ou au contraire issu des rigidités qui pèsent sur cette dernière. [...]
[...] Aujourd'hui phénomène macrosocial reconnu dans la diversité de ses facteurs (chômage cyclique, conjoncturel, structurel, saisonnier), le chômage apparaît comme la situation qui caractérise les personnes sans emploi, disponibles et en recherche active d'emploi. Le chômage est donc défini, dans cette conception consacrée par le Bureau International du Travail (BIT) en 1982, par opposition à l'emploi (premier critère), mais également à l'inactivité (deuxième et troisième critère). Dans le cas des pays caractérisés par un fort taux d'emploi informel et un service public de l'emploi peu développé, la XIIIe conférence du BIT prévoit également un assouplissement de la définition excluant le critère de recherche, que les institutions ne peuvent pas garantir. [...]
[...] Les individus dont la productivité est trop faible, du fait d'un handicap ou de leur manque de formation, sont exclus de facto de l'emploi et ne peuvent prétendre à un salaire de subsistance. On peut par exemple supposer que certains chômeurs attendent les résultats d'une démarche précédente, ne trouvent pas d'offres convenant à leurs qualifications/intentions, ou encore que les secteurs les moins dynamiques offrent moins d'opportunités de recherche, à la différence des secteurs en tension. La proportion des bénéficiaires d'un incapacity benefit était équivalente à des actifs britanniques en 2006. [...]
[...] Les apports des deux approches ont ceci en commun de construire une définition basée sur la confrontation constante entre l'observation empirique et la théorie, faisant ainsi évoluer la notion. De cette méthodologie particulière résulte l'humilité commune aux statisticiens et économistes, forcés d'avouer avec Olivier Blanchard qu' après 25 ans de recherche sur la question, le dogmatisme n'est pas de mise Le message aux décideurs est passé. Bibliographie BIT (1982), Résolution concernant les statistiques de la population active, de l'emploi, du chômage et du sous-emploi, adoptée par la treizième conférence internationale des statisticiens du travail (octobre 1982) Bureau International du Travail, Genève. [...]
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