En 1967, Georges Pompidou énonçait : « Si les chômeurs dépassent les cinq cent mille en France, ce sera la Révolution ». La suite devait lui donner tort : dix ans plus tard, la barre du million était franchie et aujourd'hui le nombre de chômeurs a dépassé les quatre millions même si nous n'en avons jamais rien su. Car entre temps, les gouvernements successifs ont pris des mesures pour calculer à la baisse le nombre de personnes sans emploi.
Ainsi, les chômeurs des catégories 2 à 8 ne sont pas comptés, les personnes en sous-emploi (le Bureau International du Travail les définit comme des personnes qui travaillent involontairement moins que la durée normale de leur activité) et les chômeurs découragés (ne touchant plus d'indemnités chômage, ils ne s'inscrivent plus à l'ANPE) sont ignorés.
Et pourtant, le BIT a clairement défini le chômeur : c'est une personne sans emploi, qui en recherche un et qui est immédiatement disponible pour l'occuper.
Quoi qu'il en soit, le chômage est une véritable lame de fond qui envahit la plupart des pays industrialisés et donc la France.
Aujourd'hui, le taux de chômage est officiellement évalué à 8,1% de la population active en France (mail 2007).
Face à ce fléau, qui aujourd'hui encore entraîne les révoltes dans les rues, des remèdes, certainement pas radicaux mais apaisants, existent.
Bien que les départs en retraite des générations du baby-boom aient commencé depuis 2005 et que les générations des années 80, beaucoup moins nombreuses que leurs aînés, entrent dans la vie professionnelle, on ne peut pas attendre que le temps face son œuvre en prétextant que le renversement démographique joue en faveur d'une diminution du chômage.
Il faut, en effet, que le gouvernement, par le biais de politiques volontaristes, joue un double rôle.
Tout d'abord, il doit économiquement traiter le chômage pour accélérer la baisse qui s'est amorcée en favorisant la création d'emplois et ensuite, pour que la diminution du chômage ne laisse pas de coté certaines personnes, il doit recourir à un traitement social.
[...] Enfin, aujourd'hui, on constate que certaines régions sont plus touchées par le chômage que d'autres (le Nord-pas-de-Calais par exemple) ; de même que les secteurs primaire et secondaire connaissent un fort taux de chômage alors que le tertiaire créé des emplois. Il apparaît donc que le chômage incombe aussi au manque de mobilité géographique et professionnelle, ce qui doit être combattu par les politiques gouvernementales. Le traitement économique du chômage semble donc être réalisable par le biais d'un nombre non négligeable de mesures. Cependant, aujourd'hui, aucune n'est encore parvenue à résorber le chômage et surtout, quelques effets pervers en découlent. [...]
[...] Face au chômage, traitement économique et/ou social ? En 1967, Georges Pompidou énonçait : Si les chômeurs dépassent les cinq cent mille en France, ce sera la Révolution La suite devait lui donner tort : dix ans plus tard, la barre du million était franchie et aujourd'hui le nombre de chômeurs a dépassé les quatre millions même si nous n'en avons jamais rien su. Car entre temps, les gouvernements successifs ont pris des mesures pour calculer à la baisse le nombre de personnes sans emploi. [...]
[...] Il y est même revenu en force dès que la barre symbolique des 10% a été franchie. Aujourd'hui, le taux de chômage est redescendu à de la population active mais il est toujours au cœur de l'actualité car le gouvernement tente de la résorber en proposant des mesures. Les révoltes qui se soulèvent à ce sujet montrent bien que le traitement économique du chômage ne peut fonctionner seul. Il doit systématiquement s'accompagner d'un traitement social visant à réduire les inégalités. Les politiques publiques ne peuvent se limiter à favoriser la création d'emplois. [...]
[...] Pour certains économistes, ils sont tout d'abord temporaires car ils durent maximum trois ans et ne contiennent ni formation ni validation des acquis ; ensuite sans avenir car les employeurs ont financièrement intérêt à employer sans cesse de nouvelles personnes et enfin, marginalisant car les personnes alternent des petits emplois avec du chômage. Ainsi, ce n'est donc pas le nombre d'emplois aidés qui compte mais leur qualité. Le traitement social du chômage passe également par l'indemnisation des chômeurs. En effet, le RMI, par exemple, permet de rendre le chômage plus tolérable et mieux toléré. L'ampleur du traitement social du chômage semble moins grande que celle du traitement économique mais il n'en demeure pas moins qu'il est primordial. [...]
[...] Elles doivent s'y atteler certes, mais ne doivent pas oublier le volet social. Reste à savoir si les citoyens sont prêts à accepter des politiques coûteuses de lutte contre le chômage et à laisser l'opportunité au gouvernement de faire des propositions. Car LA solution n'existe pas. Alors peut-être serait-il préférable de laisser les chercheurs faire différentes expériences pour que le vaccin contre le chômage structurel soit un jour découvert. Aussi, principal élément des programmes électoraux, ne vaudrait-il pas mieux que le chômage se détache de la politique pour qu'il ne soit pas au cœur de débats bloqués par des enjeux politiques. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture