La durée du travail a beaucoup varié au cours des siècles. A titre d'exemple, dans le diocèse du Mans, il est interdit de travailler les dimanches et 3 jours de fêtes sanctifiées au XIIIe siècle. Durant le XVIe siècle, on décompte en tout 95 jours chômés ! Cette tendance s'estompe par la suite pour arriver en 1789 à 76 jours chômés par an. En 1831 on travaille 3047 heures par an contre 1631 en 1995. La durée du travail devient un véritable enjeu depuis environ 1840.
Dans une logique constante de réduction du temps de travail, la raison première de cette diminution réside dans la volonté d'améliorer les conditions de travail et de vie des salariés. Mais depuis les années soixante-dix et la progression constante du chômage, la réduction du temps de travail est devenue un outil de la répartition du travail (Partie I).
Le débat qui a fait le plus couler d'encre au cours de ces dix dernières années est celui portant sur les 35 heures. Après une difficile mise en place et des objectifs hasardeux, un bilan en demi teinte et des dérogations qui s'éternisent, les 35 heures ne font pas l'unanimité (Partie II).
Dans une perspective internationale, on constate que la définition légale de travail française constitue une exception. Il existe effectivement différentes logiques de réduction du temps de travail : le temps partiel contraint dans les pays anglo-saxons, le temps choisi dans les pays scandinaves et la RTT collective en Allemagne et au Japon (Partie III).
Enfin, il apparaît légitime de se demander si la réduction du temps de travail résulte d'un choix de société ou est le résultat d'une défaillance économique.
[...] En effet, nous pouvons noter une forte disparité de perception de la RTT : - Selon la catégorie socioprofessionnelle - des salariés concernés, ainsi que les cadres font figure de grand gagnant avec un allongement de leurs vacances et une augmentation des voyages courts à l'étranger. En revanche, les autres catégories ont ressenti une dégradation de leurs conditions de vie et de travail, particulièrement les femmes. De plus, même si les cadres sont globalement plus satisfaits des 35H, ils expriment davantage une intensification du travail dû au maintien de leur charge de travail. - Selon les situations de départ, le statut et le type d'entreprise. Les conséquences des 35H varient selon ces variables. [...]
[...] Les chiffres français mettent en évidence un taux de féminisation du travail à temps partiel en mars 2001 de l'ordre de 83,1%. De même, si les salariés à temps partiel sont à près de 80% des salariés non qualifiés, ce sont 39% des femmes sans diplôme qui sont à temps partiel contre seulement des hommes non diplômés. Le temps partiel est d'ailleurs surtout développé dans les secteurs où les femmes sont surreprésentées : la grande distribution de caissières d'emplois à temps partiels), le nettoyage de femmes de temps partiel), et les secteurs de soins aux personnes d'assistantes maternelles, pour un taux de temps partiel de 47%).(Angeloff T. [...]
[...] De la vie de labeur aux 35h : historique et raisons de la réduction du temps de travail Introduction Longtemps rivé à sa tâche depuis la prime enfance jusqu'à la décrépitude ou la mort, pendant des journées prolongées, sans repos dominical parfois ni congé, le travailleur s'est progressivement libéré de cet asservissement de sa personne. La durée du travail a beaucoup varié au cours des siècles. A titre d'exemple, dans le diocèse du Mans, il est interdit de travailler les dimanches et 3 jours de fêtes sanctifiées au XIII siècle. [...]
[...] Quant aux salariés associés aux négociations, ils bénéficient de forme d'aménagement du temps de travail leur facilitant la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale. Les effets de la RTT sur les relations professionnelles : les nouvelles formes de négociation La RTT n'a pas bouleversé les grandes tendances de la négociation d'entreprise, même si elle a permis dans certains cas de provoquer un dialogue social là où il n'était pas pratique courante. Il convient de distinguer la situation des grandes et petites unités. Le mouvement syndical est le plus important dans les grandes entreprises, à forte implantation syndicale et notamment dans l'industrie. [...]
[...] L'effet net sur l'emploi serait compris entre 3 et selon l'ampleur de la réduction du temps de travail et les effets sur le temps partiel retenu. Une analyse de l'évolution de l'emploi dans les entreprises conduit à estimer à les emplois créés directement grâce à la réduction de la durée de travail. Les effets sur l'organisation De plus, la RTT a fait évoluer les organisations du travail. On peut identifier 3 axes d'évolution de l'organisation : - les entreprises doivent gérer d'une part le temps nécessaire au fonctionnement de l'organisation et d'autre part les temps de travail individuels, ainsi la RTT vient modifier ces relations (salariés absents du fait des RTT ) - La RTT peut entraîner l'introduction de systèmes de modulation ou d'annualisation pour la gestion des variations d'activité - Les fonctions du management évoluent avec la mise en place de la RTT En outre, il existe plusieurs logiques stratégiques de réorganisation du temps de travail : - Quand la réorganisation provient d'un enjeu économique, plusieurs causes sont possibles : les entreprises veulent faire face à la croissance ou être plus rentables. [...]
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