Dès l'étymologie du mot "travail", on s'aperçoit que cette notion est en relation avec la pénibilité et l'assujettissement. En effet, le mot "travail" vient du latin "tripalium", appareil destiné à ferrer les chevaux difficiles, qui sera utilisé par la suite comme instrument de torture. La valeur travail est apparue avec l'essor des sociétés prédémocratiques et a connu des évolutions majeures depuis.
Avant-hier le travail était systématiquement relié à la servilité, hier l'aliénation était à l'honneur et aujourd'hui, c'est la reconnaissance d'une utilité sociale qui est mise en avant lorsque l'on évoque la valeur travail. Ce travail tant maudit est devenu souverain dans nos sociétés contemporaines : nous partons travailler à reculons et pourtant c'est ce travail que nous espérons le plus.
Le travail est alors un véritable bien premier, cependant il manque beaucoup. En effet, la France compte à nouveau deux millions de chômeurs, ce qui place le travail comme question sociale majeure. En effet, l'éclatement des institutions, le démantèlement économique et l'instabilité sociale conduit à une défragmentation totale de nos sociétés modernes. L'unique élément capable de souder les gens est alors la culture. Quelle est la place du travail dans la nouvelle culture capitaliste ? La valeur travail nécessite-t-elle une réhabilitation ou une révision ?
[...] Afin de faire face à ces mutations économiques et cette véritable fragmentation sociale et de la vie des êtres humains, l'état providence cherche perpétuellement à assurer la dignité de l'homme dans ce monde d'inégalités. ( Travailler moins pour travailler plus nombreux : le RMI et son paradoxe. Différentes politiques de travail ont été élaborées depuis les années 1970. Les plus importantes : 1988 : création du RMI par le gouvernement Rocard. Le RMI rend alors socialement légitime l'affectation publique d'un revenu détaché de tout travail. [...]
[...] En somme, l'acte du temps libre est avant tout une aventure travaillée. L'homme a ainsi gagné une certaine liberté, mais une liberté d'être aliéné au non à cette société de consommation. Le choix doit rester au cœur de la vie hors travail. B. La disparition de la centralité du travail ? Même si, comme nous le voyons tout au long de cette partie, la société des loisirs tend à se développer, il ne faut pas adopter une vision trop idéalisée de ce phénomène. [...]
[...] Le temps libre élargit nos relations, en augmentant le nombre d'aventures personnelles, mais celles-ci restent superflues. Une réelle société du temps libre ? Les frontières entre temps libre et temps au travail sont alors devenues très floues. En effet, on passe plus de temps au travail que nos 35h par semaine. Le travail garde et gardera une place importante dans la vie des individus. Ce n'est pas parce qu'il recule en terme de volume que son importance dans la création d'identités sociales diminue forcément également. [...]
[...] Cette libération face au travail est le résultat de l'évolution scientifique et technologique 1968 : tournant : moment où l'on refuse d'être son travail et l'on exige d'être soi, dans un temps consacré à soi. Nous menons deux stratégies : l'aventure du temps à soi et la logique travail. Elles s'entrecroisent mais aucune ne prend le contrôle de l'autre. Les deux nous sont indispensables. Mais la plus importante reste celle hors travail, car c'est dans cette sphère que s'élabore notre vie familiale, et tous les grands choix de la vie. Le temps libre s'est peu à peu autonomisé. [...]
[...] Assujetti à une cause partisane. Cette culture du temps libre a également participé à un abaissement de l'intérêt porté au syndicalisme au profit d'associations beaucoup plus centrées ayant des objectifs direct. En effet, on constate que le rapport à la temporalité change également avec la valorisation du temps libre. On a moins besoin d'une projection dans le futur, on a moins besoin de changer l'ordre du monde futur puisqu'on trouve un certain répit dans le loisir. Cependant, il est faux d'affirmer que la décentralisation du travail dans nos sociétés a conduit à un repli sur soi. [...]
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