A l'approche du scrutin présidentiel, un certain nombre de candidats, en particulier à gauche ou au centre, vantent les mérites du modèle de « démocratie sociale », fondé sur le dialogue entre partenaires sociaux. Un tel modèle valorise le rôle des syndicats. Seulement, il ne fait pas l'unanimité au sein des économistes.
En effet, certains parmi eux estiment que les syndicats de salariés, « associations assurant l'organisation et la défense des salariés pour la reconnaissance et le respect de leurs droits » (Claude-Danièle Echaudemaison), gênent le bon fonctionnement du marché du travail. Dans une optique néo-classique, celui-ci se trouve alors en déséquilibre, ce qui entraîne du chômage, qui peut être défini comme la « situation d'un individu ou d'une partie de la main-d'œuvre d'un pays sans emploi et à la recherche d'un emploi » (Claude-Danièle Echaudemaison). Néanmoins, ce point de vue n'est pas totalement vérifié par les faits. La question de la responsabilité des syndicats reste donc totalement ouverte. Les syndicats sont-ils à l'origine du déséquilibre de marché qui crée le chômage ?
[...] et peuvent éventuellement être considérés comme étrangers au phénomène À court terme, les syndicats ne sont pas nécessairement à l'origine du chômage, car ils peuvent, à l'échelle d'un secteur, obliger les chefs d'entreprise à augmenter les salaires et à maintenir leur demande de travail au-delà du niveau de demande pour ce salaire. Si le producteur a des coûts irrécupérables qui l'empêchent de quitter le marché, il cède aux demandes des syndicats grâce aux profits monopolistiques ou à ce qui avait initialement vocation à rémunérer le capital. Ainsi, si les syndicats créent toujours un déséquilibre de marché, celui-ci n'est pas facteur de chômage. Néanmoins, ceci n'est pas valable à long terme. [...]
[...] Il convient alors de rappeler que d'autres agents économiques peuvent encourager ce même déséquilibre de marché source de chômage classique : les salariés non-syndiqués (théorie du marché interne et du marché externe), l'Etat et ses réglementations, les chefs d'entreprises (théorie des contrats implicites, théorie du salaire d'efficience). Enfin, les syndicats ne sont parfois absolument pas responsables du chômage. À court terme, ils sont de temps en temps en mesure de forcer les employeurs à maintenir une demande de travail substantielle malgré la hausse des salaires. Surtout, il ne faut pas oublier que lorsque le chômage est de type keynésien, c'est le manque de débouchés pour l'entreprise qui pose problème. [...]
[...] Les syndicats sont ainsi en mesure de provoquer une hausse ou une rigidité artificielle des salaires. . à l'origine d'un déséquilibre du marché du travail source de chômage Les salaires se fixent donc à un niveau plus haut que celui que crierait le commissaire-priseur walrassien. Dès lors, l'ajustement de l'offre et de la demande de travail ne se réalise pas par les prix, mais par les quantités : il y a déséquilibre de marché. Cet ajustement par les quantités prend ici la forme de ce que Malinvaud dénomme le chômage classique Dans le cadre du chômage classique, on constate à la fois un excédent quant à la demande sur le marché des biens et un excédent quant à l'offre sur le marché du travail. [...]
[...] Dans ce cas, la hausse des salaires réclamée par les syndicats pourrait même corriger le déséquilibre de marché ! Bibliographie ( Joseph E. Stiglitz, Carl E. Walsh, Principes d'économie moderne, De Boeck Université ( Claude-Danièle Echaudemaison, Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, Nathan ( Jacques Freyssinet, Le chômage, La découverte ( T. de Montbrial, E. Fauchart, Introduction à l'économie, Dunod ( Paul A. Samuelson, William D. [...]
[...] Les syndicats sont-ils à l'origine du déséquilibre de marché qui crée le chômage ? Si la théorie néo-classique traditionnelle laisse à penser que les syndicats sont responsables du chômage la validation seulement partielle par les faits de cette théorie incite à privilégier des théories et des clefs explicatives qui déchargent totalement ou partiellement les syndicats de leur responsabilité vis-à-vis du chômage (II). La théorie néo-classique traditionnelle laisse à penser que les syndicats sont responsables du chômage Les syndicats provoquent une hausse artificielle du coût du travail . [...]
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