« Quel avantage y a-t-il pour un jeune nègre américain à savoir qu'un employeur doit lui verser 1,6 dollars par heure ouvrée si le fait même que ce salaire lui est dû l'empêche de trouver un emploi? » Cette citation de Paul Samuelson, tirée de l'économique, en 1969, montre que les relations unissant salaire et emploi ne sont pas linéaires. Critique à l'égard du salaire minimum Samuelson semble indiquer que l'existence d'une législation sur le salaire est néfaste pour l'emploi au niveau global. Cependant, il y a deux visions du salaire : on peut le considérer comme un coût et se placer du côté des entreprises mais aussi comme un revenu, si on se met du côté des salariés. Son niveau influence bien évidemment l'emploi, c'est-à-dire « l'exercice d'une profession rémunérée » ou au sens macroéconomique, « l'utilisation par l'économie nationale de la population désireuse de travailler » (Dictionnaire d'Economie et de sciences sociales, C.D. Échaudemaison). Selon que l'on considère le salaire comme un revenu ou comme un coût, les perspectives sur l'emploi sont très différentes. On peut par conséquent se demander comment le salaire influence-t-il l'emploi et inversement ? Comment les interactions entre ces deux données sont ressenties par les classiques ? Par les keynésiens ?
Pour y répondre, nous étudierons tout d'abord la vision classique, libérale de ces relations avant de voir sa remise en cause puis le renouveau des théories liant salaires et emploi.
[...] Par les keynésiens ? Pour y répondre, nous étudierons tout d'abord la vision classique, libérale de ces relations avant de voir sa remise en cause puis le renouveau des théories liant salaires et emploi I La vision libérale des relations salaires emploi : des interactions simples Les dynamiques classiques des relations salaire/emploi Du niveau de salaire dépendent, selon les classiques, l'offre et la demande de travail, et par conséquent, le niveau de l'emploi. De fait, le marché du travail est le lieu de rencontre de l'offre et de la demande de travail. [...]
[...] Ainsi, le salaire trop faible serait créateur d'emploi. Le chômage est selon cette théorie un sacrifice auquel consentent les travailleurs qui recherchent un emploi afin de trouver une opportunité, un emploi offrant un salaire plus élevé. Un niveau d'emploi qui n'est pas optimal s'explique ainsi par les prétentions trop hautes des travailleurs, qui refusent des salaires jugés insuffisants. Le salaire minimum est-il favorable ou non à l'emploi ? Là encore, on constate des divergences entre classiques et keynésiens. Les classiques jugent le salaire minimum comme une rigidité à supprimer, car il empêche les prix de se fixer à l'équilibre, en fixant un prix plancher. [...]
[...] Il s'oppose certes à la vision libérale sans la repousser totalement. Il s'oppose ainsi à la vision classique d'un marché du travail qui serait dans une situation d'équilibre de manière quasi-permanente en l'absence de contraintes. Keynes lui préfère considérer que le marché du travail est très souvent en déséquilibre, mais il s'accorde avec la vision classique lors des phases d'équilibre du marché du travail, et que, hormis les cas de dépression, la théorie microéconomique et donc le schéma microéconomique précédent gardaient leur validité Toutefois, comme il considère que la dépression est caractéristique du capitalisme, il est en général en désaccord. [...]
[...] Selon la vision libérale, une baisse des salaires va entraîner une baisse du chômage, notamment pour salariés avec des bas salaires. De fait, ceux-ci subissent la concurrence acharnée de pays dont les salaires sont plus faibles. Par une baisse des coûts, les entreprises seront moins incitées à délocaliser la production. En outre, si le coût du travail diminue, les entreprises deviennent plus compétitives si elles décident de baisser leurs prix. Elles pourront alors gagner des parts de marché et être appelées à produire plus, créant ainsi des emplois. [...]
[...] Le niveau de salaire joue un rôle primordial pour l'emploi: il détermine le pouvoir d'achat donc la consommation des ménages et la demande anticipée. Les producteurs vont alors produire à un niveau plus ou moins important et réaliser leurs décisions d'emploi ; des salaires trop faibles sont donc néfastes pour l'emploi. De fait, les salariés vont disposer d'un pouvoir d'achat faible et vont moins consommer. Les entreprises vont prévoir une demande anticipée plus faible et décider de restreindre la production, et donc le nombre d'emplois. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture