Le plein emploi redevient l'objectif prioritaire des politiques d'emploi de certains gouvernements des pays industrialisés. Dès l'été 1999, le gouvernement français fixe cet objectif pour l'horizon 2010 tout comme le sommet de Lisbonne de l'Union Européenne en mars 2000 pour l'ensemble des membres de l'Union. Depuis les débats se multiplient sur la pertinence même de la notion, sur sa possible définition, et sur les mesures à mettre en place par les gouvernements
[...] L'administration Clinton a mis en place une politique de réduction des déficits avec une politique monétaire expansionniste de la Réserve Fédérale. A. Greenspan a pris des risques pour la croissance avec la baisse des taux d'intérêt et l'inflation reste très faible. Par ailleurs, l'augmentation de la productivité n'a pas nui à l'emploi. En combinant des changements structurels et une politique macroéconomique efficace, souvent résumée par l'expression policy mix les Etats-Unis ont réussi à réaliser le plein emploi, quand l'Europe conserve un chômage de masse important. [...]
[...] Andrew Britton introduit son article sur le plein emploi par cette phrase : le travail n'est plus ce qu'il était Le plein emploi dans les pays industrialisés in Revue internationale du travail, 1997). On peut citer ainsi le développement du tertiaire, qui compte aujourd'hui 2/3 des actifs dans ces pays, la progression remarquable du facteur innovation, le contexte de mondialisation de l'économie (Certains économistes défendent l'idée que la mise en concurrence des économies à l'échelle mondiale met un péril les entreprises des pays industrialisés dans la mesure où les coûts salariaux et la protection sociale en général y sont plus importants avec la question particulièrement sensible des délocalisations d'entreprises qui rendraient alors le retour au plein emploi dans les pays industrialisés inconcevable) et la mise en concurrence de plus en plus généralisée des économies. [...]
[...] Bien sûr tous les économistes insistent sur l'importance de la croissance. Mais elle est avant tout un socle sur lequel peuvent se baser les politiques à mettre en œuvre pour transformer le marché du travail, même si certains débat sur les liens entre croissance et emploi se poursuivent. De même que les mesures traditionnelles basées sur la démographie avec la sortie progressive du marché du travail des enfants du baby boom en France par exemple semblent mises de côté (voir à ce sujet : O. [...]
[...] A cela s'ajoute l'idée qu'un niveau trop élevé d'indemnisation provoque une diminution du coût d'opportunité du travail par rapport aux loisirs, et donc qu'il existerait des faux chômeurs Cet axe pris par certains économistes renvoie donc à l'idée que le chômage est fondamentalement volontaire et exogène, voir même qu'il existe une préférence pour le chômage Le rapport Pisani-Ferry résume cette idée en disant qu' entre changer nos pratiques pour réformer les institutions du monde du travail dans un sens favorable à l'emploi ou conserver les acquis au prix d'une hausse du chômage, nous aurions implicitement choisi le chômage (cité pour mieux le critiquer). Le rapport Minc de 1994 conçoit ainsi le chômage comme le résultat d'un choix collectif. Cette conception renvoie à la dénonciation du poids des insiders au sein de l'entreprise (les syndicats). A un niveau macroéconomique, la diminution du coût du travail est censée déboucher sur le plein emploi par deux autres mécanismes : la relance de l'investissement et la compétitivité internationale. [...]
[...] Deux logiques s'opposent concrètement dans les pays industrialisés : soit une logique d'assurance sur la base de cotisations, soit une logique d'assistance. Les Etats-Unis, le Canada et le Japon retiennent la seule logique d'assurance, quand la plupart des autres pays se basent sur un système dual avec une activation de plus en plus importante de l'indemnisation ( démarche de la mise en place du PARE en France). Par ailleurs, les débats se multiplient quant à la question du niveau d'indemnisation du chômage. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture