Les emplois qualifiés ont souvent été considérés comme une porte d'entrée dans le salariat et comme un moyen d'échapper à la misère et à des statuts sociaux infériorisés.
Ils sont souvent considérés comme un sas principal vers l'emploi mais aussi comme participant à un processus de déconstruction et de reconstruction de la division sociale du travail. La question est de s'interroger pour savoir dans quelle mesure le travail non qualifié n'est pas une source d'enfermement dans un marché secondaire, ce qu'Ebersold appellerait un espace de gestion des incapables à l'emploi. Ou est-ce bien le point de départ d'une promotion intra ou inter-générationnelle ?
Les emplois dits non qualifiés, sont devenus depuis environ 10 ans, une catégorie majeure des politiques publiques de l'emploi. Il s'agit au total de près de 22% de l'emploi total salarié en France. Dans les 80', il était de 27%. Du coup, la notion d'emplois non qualifiés (ENQ) est importante en ce sens qu'elle a évolué dans sa définition, qu'elle est passée d'une position dans les conventions collectives à une catégorie statistique aujourd'hui. Mais finalement, de qui parle-t-on quand on évoque les ENQ ? A quel sens ce terme renvoie-t-il ?
[...] Le maintien d'un volume d'emplois non qualifiés devient alors un objectif des politiques de lutte contre l'exclusion qui s'est traduit par des dispositifs ciblés de la politique active de l'emploi et ensuite par le recours massif sur les exonérations pour les bas salaires. L'enjeu est aussi celui des trajectoires professionnelles. Si le travail non qualifié doit être accepté comme un sas d'entrée pour les chômeurs de longue durée (CLD) et les inactifs, une question demeure : cet accès assure-t-il l'insertion dans une organisation du travail qualifiante avec des perspectives, ou enferme-t-il les individus dans un secteur infériorisé du marché du travail ? [...]
[...] Bibliographie Affichard J., Nomenclatures de formation et pratiques de classement Formation Emploi n°4. Alaluf M., Le temps du labeur, Bruxelles, Université de Bruxelles Desucco N., Tallard M., L'encadrement collectif de la gestion des compétences : un nouvel enjeu pour la négociation de branche Sociologie du travail pp. 123-141. Didry C., Naissance de la convention collective, Paris, Editions de l'EHESS Eyraud F., Jobert A., Rozenblatt P., Tallard M., Les classifications dans l'entreprise : production des hiérarchies professionnelles et salariales, Paris, La Documentation française Freyssenet M., Peut-on parvenir à une définition unique de la qualification ? [...]
[...] Qualifications, compétences et classifications professionnelles des emplois non qualifiés Sommaire Introduction I. Une approche polysémique de la notion de compétence II. Les classifications professionnelles en France III. Classifications professionnelles et hiérarchie des qualifications A. Des rappels historiques B. Diplômes et classification C. Des structurations hiérarchiques différentes selon les caractéristiques des branches D. Pratiques d'entreprise et logique compétence Conclusion Bibliographie Les emplois qualifiés ont souvent été considérés comme une porte d'entrée dans le salariat et comme un moyen d'échapper à la misère et à des statuts sociaux infériorisés. [...]
[...] C'est une conception tendant à remettre en cause la référence à l'emploi, constituant l'élément traditionnel des grilles de classification et ouvre la voie à une individualisation des parcours professionnels. On retrouve aussi une opération d'évaluation au cœur de la notion de compétence. Toutefois, n'existe-t-il pas une contradiction entre la mise en œuvre des grilles de classification et le déploiement de la logique compétence ? En définitive, on peut constater que depuis les années 60, la qualification accorde une place centrale à la formation, considérée comme le facteur déterminant du changement en matière économique et sociale. [...]
[...] Cette détermination pour accéder à l'emploi permettait de rassembler dans le classement les formations accomplies dans l'appareil scolaire ou dans les dispositifs de formation continue. La référence au niveau de formation de l'Education nationale permettant de se référer aux diplômes délivrés par l'Etat, assure au final une stabilisation du système, à la différence des appellations des emplois, plus floues et exposées à des redéfinitions par les employeurs. C'est le caractère d'instrument imposé par l'Etat qui assure la stabilité du système. [...]
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