Nous verrons tout d'abord, que le choc du progrès technique semble destructeur à court terme en matière d'emploi mais que des ajustements sont possibles à long terme permettant un effet positif de l'innovation sur le marché du travail. Toutefois, le progrès technique semble également avoir des effets sur la structure du marché du travail et amène à questionner le rôle de l'Etat en matière de régulation des effets perturbateurs du progrès technique
[...] Il ne s'agit pas seulement de branches nouvelles, ni de produits ou services nouveaux : des branches anciennes peuvent voir augmenter leurs ventes. C'est le phénomène essentiel du déversement ou transfert d'utilisation du revenu Ainsi, A Sauvy considère le déversement comme toute utilisation au dehors de la branche progressiste de revenus supplémentaires résultant de l'innovation. Il considère alors que le déversement est toujours égal à la masse des salaires des salariés licenciés du fait de l'innovation. Le mécanisme des prix et la flexibilité du marché du travail (les néoclassiques) Les néoclassiques s'opposent totalement aux classiques en matière de chômage technologique. [...]
[...] De même, Lorenzi (Le choc du progrès technique, 1995) estime que la réduction du temps de travail est dans le moyen et le long terme, un facteur d'adaptation dans un cadre social en évolution, de l'organisation du cadre de vie. Concernant les salaires, la diminution du temps passé pour assurer un revenu, le travail rémunéré, permet de modifier le mode de consommation. Pour l'entreprise, la contrainte peut sembler lourde mais selon lui, les gains en productivité dans certains secteurs sont consacrés en partie à cet aménagement du temps de travail, tandis que l'obligation de suivre un rythme identique, du moins avec un certain délai, oblige d'autres secteurs à s'adapter ou à péricliter, lorsque les changements techniques ne réussissent pas à tirer suffisamment vers le haut la productivité. [...]
[...] Il estime que toutefois que la réduction et la compensation doivent être déterminées sous l'absolue condition que l'une et l'autre soient soumises à des contraintes que la théorie économique révèle L'investissement sur le capital humain Comme nous l'avons vu, le progrès technique est discriminant selon la qualification et conduit les travailleurs sans ou avec un qualification faible et mal adaptée au chômage. Ce chômage structurel, ne peut être résorbé par la croissance économique. Sa résorption nécessite des réformes structurelles d'investissement sur le capital humain selon l'expression de Lucas ou de Gary Becker. En effet, ceci pose la question du rôle de l'Etat en particulier en matière de formation initiale et continue et d'éducation. En effet, les nouvelles technologies de l'information sont des technologies dont l'accès dépend du degré de qualification et donc de la formation. [...]
[...] Ainsi, il ne peut y avoir de surproduction de biens de manière générale, car le système de prix s'adaptera à ce déséquilibre de même qu'il ne peut y avoir de chômage technologique puisque le prix sur le marché du travail que représente le salaire réel va permettre d'équilibrer ce marché. Ainsi pour les néoclassiques, la flexibilité des prix sur le marché du travail permettrait d'éliminer tout chômage volontaire. Toutefois, la vision néoclassique a entraîné de nombreuses critiques. En effet, on peut citer Ansen qui en 1931 attribuait le chômage technologique à la rigidité à la baisse des salaires interdisant la réabsorption des travailleurs victimes des machines. [...]
[...] Le progrès technique va ainsi à court terme installer un accroissement des inégalités salariales selon les qualifications des travailleurs concernés il semble toutefois qu'à long terme, le progrès technique étant facteur de croissance, des ajustements restent possibles A long terme, le progrès technique est facteur de croissance Tout d'abord, il est bon de rappeler que le progrès technique est le moteur essentiel de la croissance économique des pays, et donc étant un facteur de croissance, il est aussi favorable à l'emploi. Toutefois, la croissance économique ne permet pas de résorber le chômage permanent ou NAIRU, elle diminue en revanche le chômage conjoncturel ou cyclique. Parallèlement, le progrès technique stimule la demande des biens et services par la commercialisation de nouveaux produits, par les effets de la hausse de la productivité qui permet la hausse des salaires et par conséquent la baisse des prix via la baisse des coûts, ce qui augmente donc la demande de travail. [...]
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