La productivité favorise-t-elle le chômage ? - publié le 10/03/2006

Résumé du document

La productivité est au c?ur de la logique de l'économie de marché. Elle se définit comme le rapport entre le volume de la production et le volume des moyens mis en ?uvre pour obtenir cette production. Elle mesure donc l'effi­cience du processus de production. Depuis Adam Smith, la productivité est considérée comme la principale source de croissance et d'augmentation du niveau de vie. Elle est également l'un des facteurs déterminants de la baisse des prix relatifs, de la rentabilité des entreprises et de la compétitivité des économies ...

Extraits

[...] Les gains de productivité libèrent également du pouvoir d'achat sous forme de revenus ou de baisse des prix, ce qui entraîne l'apparition d'une demande solvable nouvelle. Avec la hausse des revenus, cette demande nouvelle se porte souvent sur des activités de services, plus créatrices d'emplois que l'industrie. Les services aux entreprises se développent formation, conseil . Ces effets positifs expliquent le phénomène de déversement mis en évidence par Alfred Sauvy (op. cit.). Enfin, les gains de productivité souvent associés aux progrès techniques, peuvent être à l'origine d'innovations importantes susceptibles de relancer un cycle de croissance (cf. la théorie des cycles économiques). [...]

[...] L'expérience historique montre que la multiplication de la productivité du travail accompagnée d'une diminution progressive de la durée du travail a permis de maintenir l'emploi. D'autres moyens très variés pour augmenter la productivité, sans pour autant se séparer du personnel, sont utilisés par les entreprises. L'innovation, la formation, la motivation des hommes sont autant de façons de rendre le personnel plus performant et donc productif. Mais cela n'est possible que si des débouchés commerciaux existent et donc que les entreprises se situent sur des marchés porteurs. [...]

[...] La hausse de la productivité est créatrice d'emplois : la théorie du déversement. Au-delà du discours tenu par les ouvriers dès le début de la Révolution industrielle selon lequel la machine, et donc la productivité, tue l'emploi, s'est affirmée l'idée que les gains de productivité créent à long terme plus d'emplois qu'ils n'en détruisent. Le progrès technique engendre la croissance et a donc des effets favorables à l'emploi. Les mécanismes à l'œuvre doivent être expliqués. En premier lieu, la production des machines nécessaires pour accroître la productivité suppose du personnel pour les concevoir, les fabriquer, les vendre, les réparer, et les utiliser dans les entreprises, ce qui donne lieu à de nombreuses créations d'emplois susceptibles de compenser les destructions d'emplois que les machines sont censées engendrer. [...]

[...] Par ailleurs, les pays les plus productifs tels le Japon ou les États-Unis connaissent des taux de chômage faibles. Il est donc toujours légitime de s'interroger sur les effets de la productivité sur le chômage puisqu'ils peuvent sembler contradictoires. Il conviendra de voir dans une première partie que les gains de productivité entraînent au niveau microéconomique des destructions d'emplois (du moins à court terme), pour mettre en évidence dans un second temps qu'au niveau macroéconomique les gains de productivité sont favorable à l'emploi (dans le moyen et le long terme). [...]

[...] Le niveau du chômage était à ce point faible (moins de de taux chômage) qu'on a parlé de plein emploi Mais lorsque la crise a éclaté suite aux chocs pétroliers de 1973/1974 et de 1979, les pays de l'OCDE (à l'exception du Japon et de l'Allemagne) ont connu une période de faible création d'emplois car les gains de productivité ne sont pas soutenus par de la croissance. Lorsque la production augmente, mais moins vite que les gains de productivité, l'effet sur l'emploi est négatif. Le rôle de la croissance est alors primordial. B. Rechercher la productivité permet de sauvegarder l'emploi dans un contexte de concurrence mondialisée. Par ailleurs, avec la mondialisation de l'économie, l'ouverture des frontières, les entreprises sont confrontées à une compétition de plus en plus rude qui ne se situent plus seulement au niveau local, ou bien même national, mais proprement mondial. [...]