Suite à la crise financière, puis économique des subprimes il est pertinent de s'interroger sur l'efficacité des politiques de l'emploi à faire reculer le chômage. Il faut, à cette fin, étudier si les différentes mesures qui constituent les politiques de l'emploi ont permis une réduction significative du chômage (...)
[...] Ce résultat est loin d'être négligeable, même s'il est reconnu que, parmi ces dispositifs, certaines mesures ont été plus efficaces que d'autres. Ceci posé, l'étude comparative des différentes périodes et des différents pays redonne, depuis le milieu des années 1990, une certaine importance aux variables macroéconomiques de la politique économique. Ainsi les États-Unis doivent- ils plus leur longue période de plein-emploi de la décennie 1990 à leur mix policy (faite de politique budgétaire restrictive et de politique monétaire expansive) qu'à des mesures spécifiques ; inversement, le maintien d'un fort taux de chômage dans les grands pays continentaux européens au cours de l'essentiel de la décennie 1990 s'explique surtout par la politique procyclique restrictive imposée entre autres par les critères de convergence définis à Maastricht. [...]
[...] Conclusion L'efficacité des politiques de l'emploi dépend en fait d'une variable non directement économique, à savoir la nature des relations sociales et le régime d'État-providence et de politique sociale dans lesquels elles s'insèrent. Il apparaît, de ce point de vue, que les pays aux négociations sociales centralisées avec des régimes d'État-providence assurantiels ou universels ont mieux réussi à mettre en oeuvre des politiques actives de l'emploi que des pays plus décentralisés. On vérifie ainsi qu'à travers les politiques de l'emploi se croisent des données économiques et des caractéristiques politiques et sociales surlesquelles se construisent les liens sociaux. [...]
[...] On a aussi classé parmi les politiques passives les politiques de partage du travail, dans la mesure où elles permettent d'employer plus de personnes pour le même travail. Mais les modalités de partage peuvent être très différentes entre, d'un côté, le temps partiel contraint et, de l'autre, la réduction collectivement organisée du temps de travail ; la première modalité ne semble avoir favorisé la réduction du chômage qu'au prix d'une précarisation des emplois et, quant à la seconde, on peut lui opposer en France les résultats décevants des politiques de réduction du temps de travail menées par le gouvernement Jospin. [...]
[...] Du côté de la demande de travail, la création d'emplois et l'embauche des chômeurs peuvent être favorisées par des subventions aux emplois, qu'il s'agisse des emplois marchands (formations en alternance, exonérations, contrats de retour à l'emploi, emplois familiaux, etc.) ou non marchands (travaux d'utilité collective de 1984 à 1989, contrats emploi solidarité en 1992, emplois jeunes en 1997, etc.). La baisse du coût du travail est, en effet, une constante de ces politiques, en insistant notamment sur les travailleurs les moins qualifiés qui sont les plus touchés par le chômage. Cette action passe avant tout par un abaissement des prélèvements qui pèsent sur le salaire. III. [...]
[...] Cependant, les expériences étrangères montrent que l'accompagnement macroéconomique des politiques de l'emploi est essentiel pour lutter efficacement contre le chômage (III). I. L'insuffisance des politiques dites passives de l'emploi Devant les difficultés à faire repartir les créations d'emploi, les différents gouvernements ont d'abord développé des politiques qualifiées de passives visant à diminuer l'offre de travail. On classe d'abord parmi elles les mesures d'indemnisation du chômage qui permettent d'atténuer les effets du chômage, en mélangeant des aspects d'assurance et d'assistance. La croissance du chômage a conduit ces systèmes à une crise de financement au début des années 1980, qui a eu pour effet de faire diminuer la couverture sociale du chômage, ce qui était justifié, par certains théoriciens libéraux, par la volonté de relancer l'incitation à travailler. [...]
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