Le plein-emploi, un objectif réalisable ?

Résumé du document

Riester a pris en Allemagne la décision de changer les statistiques. La CDU lui reproche de vouloir embellir les choses sans les changer. En France, en 2000 il ne semblait même plus nécessaire d'embellir les chiffres, car on assistait depuis 1997 à une baisse considérable du chômage. Avec cette baisse 'historique' est né un grand débat sur le retour au plein-emploi qui désormais apparaît comme possible. Avec la légère remontée du chômage. En 2001 les plus grands optimistes se sont calmés, mais en général, le chômage n'est plus présenté comme une fatalité. Quelles conditions doivent être réunies et quelle politique mettre en oeuvre pour atteindre l'objectif de plein emploi? Tout d'abord, il y a effectivement de bonnes raisons théoriques et des exemples empiriques qui conduisent à penser que le plein-emploi n'est pas une chimère. Cependant, le succès dépend de nombreux facteurs : une conjoncture économique favorable, les politiques d'emploi et il reste de nombreux obstacles qui compliquent la situation

Extraits

[...] Mais aujourd'hui la plupart des économistes disent que cela n'est pas forcément de taux de plein-emploi, car le NAIRU est un seuil qui fixe quand les politiques macroéconomiques sont efficaces. Quand le taux se situe en-dessous de ce seuil, il faut faire appel à des politiques structurelles. Il est donc important de connaître le NAIRU mais il ne doit pas être confondu avec le chômage incompressible. En France, le NAIRU est probablement supérieur à un taux de chômage socialement acceptable. [...]

[...] Le plein-emploi, un objectif réalisable ? Introduction Riester a pris en Allemagne la décision de changer les statistiques. La CDU lui reproche de vouloir embellir les choses sans les changer. En France, en 2000 il ne semblait même plus nécessaire d'embellir les chiffres, car on assistait depuis 1997 à une baisse considérable du chômage. Avec cette baisse historique est né un grand débat sur le retour au plein-emploi qui désormais apparaît comme possible. Avec la légère remontée du chômage en 2001 les plus grands optimistes se sont calmés, mais en général, le chômage n'est plus présenté comme une fatalité. [...]

[...] Parallèlement le chômage de masse apparaît et se développe au point d'être perçu comme l'état normal des choses Il y quatre ans, la question du plein-emploi ne se posait pas en France : L'objectif était plutôt de contenir l'accroissement du chômage et cela paraissait déjà assez ambitieux. Mais en 1999, motivé par la baisse considérable du chômage, Lionel Jospin fixe comme objectif central pour la décennie à venir de reconquérir une société du plein emploi. Une ambition politique important, certes, car dans les sociétés européennes, la majorité de la population a besoin d'un emploi pour subvenir à ses besoins. L'emploi est un élément central de l'identité sociale, du système de valeurs. Mais s'agit il là d'un objectif réaliste ? [...]

[...] Pour les néoclassiques, le nombre d'emplois est donc une variable, contrairement à leurs prédécesseurs pour qui il est une grandeur fixe. Dans cette perspective libérale, le chômage est un phénomène essentiellement volontaire et exogène, qui est dû à l'existence d'institutions qui font obstacle au libre jeu du marché ou aux rigidités salariales (discours repris par l'OCDE), l'inflexibilité des marchés du travail en Europe etc. Ce qui fait souvent partie des obstacles au plein-emploi, selon les libéraux, ce sont les niveaux relativement élevés d'indemnisation du chômage parce que, selon eux, puisque trop de chômeurs ne sont pas incités au travail. [...]

[...] Bien entendu, comme ces mesures sont relativement récentes, on ne peut indiquer l'impact de ces mesures que de manière approximative. La qualité des emplois s'est améliorée. Depuis la mi-1999, l'ANPE indique une progression sensible des CDI, ainsi qu'une baisse des CDD. Ces derniers ont régressé suite à la reprise de la croissance et à l'effet des 35h. Evidemment, il ne faut pas surestimer ce phénomène. Même si la temps partiel et le déclassement (prendre une activité inférieure à sa qualification) ont diminué, ils sont encore très répandus dans le monde du travail. [...]