Le « Women's Forum for the Economy and Society » qui s'est déroulé entre le 11 et 13 octobre dernier à Deauville, est devenu un évènement incontournable pour les dirigeantes du monde entier qui veulent combattre l'inégalité professionnelle entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. En effet, cette inégalité reste très marquée au sein de l'Union européenne, tant sur les comparaisons salariales (l'écart de salaires entre les hommes et femmes est d'environ 15%) que sur le niveau d'emploi (l'emploi féminin reste sous-représenté, alors que les femmes sont d'important demandeurs d'emploi).
Il est intéressant ici de voir que langage courant et langage économique s'opposent. En effet, au sens classique du terme, le marché du travail met en relation ceux qui offrent leur travail (les salariés) et ceux qui demandent ce service qu'est le travail (les employeurs). Cette confrontation entre l'offre et la demande doit se croiser en un point d'équilibre et déterminer deux grandeurs : le prix du travail d'une part (le salaire), et la quantité d'emploi d'autre part (le niveau d'emploi ou de chômage). Selon ce modèle, l'offre de travail est une fonction croissante des salaires tandis que la demande de travail en est une fonction décroissante. La fixation des salaires devrait donc uniquement dépendre de ces lois et aboutir à une uniformisation de la rémunération du travail. De plus, ce modèle rend impossible l'hypothèse d'un chômage durable : en effet une baisse du niveau des salaires doit suffire à augmenter la demande de travail des entreprises et donc mettre fin à un chômage temporaire.
Néanmoins, l'épreuve empirique démontre que, ni la détermination du prix du travail, ni la quantité d'emploi définis par le marché du travail ne répondent à ces principes théoriques. En effet, les différences de niveau de salaire existent dans toutes les sociétés et ne peuvent être niées. De même, force est de constater que le chômage s'est installé durablement en France avec un taux de chômage standardisé qui n'a pas dépassé le seuil minimum de 6% depuis 1980, jusqu'à s'élever à près de 12% en 1994. En outre, ce chômage ne touche pas l'ensemble de la population uniformément. On pourrait même parler de chômages au pluriel. En 2005, alors que le chômage s'élevait à 8,1% pour l'ensemble de la population active française, il touchait 22% des 15-24 ans. Face à ce double constat, on ne peut que s'interroger sur la réalité d'un marché du travail unique. Ces différences laissent en effet à penser qu'au lieu d'un marché du travail, il y pourrait y avoir plusieurs marchés du travail. Les questions qui se posent alors sont de savoir : quelles sont les raisons qui rendent ce marché si particulier et surtout, pourquoi peut-on parler d'un marché du travail pluriel ?
Après avoir vu en quoi, les règles de fixation du salaire en France mènent à une segmentation du travail et à une conception dualiste de la société (I), nous démontrerons que le marché du travail est un marché « pas comme les autres » (soumis à des règles non économiques, même plutot sociales ex. discrimination), et que ses imperfections (vis-à-vis concurrence pure et parfaite) conduisent à la création de marchés cloisonnés (II).
[...] Selon eux le travail est régulé uniquement par une convention de productivité et une convention de chômage. Ces conventions se substituent au prix comme mode de coordination. Finalement, le concept théorique de marché du travail apparaît dépassé en pratique. Soumis à des fixations de salaire particulières, une concurrence imparfaite, le marché se segmente jusqu'à se diviser en plusieurs sous-marchés, caractérisés par des contrats de travail diversifiés. Le marché du travail est bien pluriel dans le sens qu'il existe plusieurs marchés du travail. Dès lors, il devient aisé d'expliquer les différentes formes de chômage. [...]
[...] BIALES, Le marché du travail : un panorama des théories économiques de l'orthodoxie aux hétérodoxies, lien internet www.christian- biales.net/documents/Marchtravail.PDF S. BOUTILLIER, D. UZNUIDIS, Travailler au XXIe siècle, Nouveaux modes d'organisation du travail, De Boek & Larcier s.a p 113-124 J. GAUTIE, Déstabilisation des marchés internes et gestion des âges sur le marché du travail : quelques pistes, Document de travail Centre d'étude de l'emploi, École normale supérieure, mars 2002 E. MALINVAUD, Keynes aujourd'hui, Economica M. J. PIORE, Dualism in the labor market Revue économique, janvier 1978 P. A. [...]
[...] Pourquoi peut-on parler d'un marché du travail pluriel ? Le Women's Forum for the Economy and Society qui s'est déroulé entre le 11 et 13 octobre dernier à Deauville, est devenu un évènement incontournable pour les dirigeantes du monde entier qui veulent combattre l'inégalité professionnelle entre les hommes et les femmes sur le marché du travail. En effet, cette inégalité reste très marquée au sein de l'Union européenne, tant sur les comparaisons salariales (l'écart de salaires entre les hommes et femmes est d'environ que sur le niveau d'emploi (l'emploi féminin reste sous-représenté, alors que les femmes sont d'importants demandeurs d'emploi). [...]
[...] Parallèlement, ils peuvent refuser de coopérer avec les travailleurs nouvellement intégrés, ce qui accroît encore les coûts de rotation de l'entreprise. L'employeur privilégie alors le maintien des insiders coûteux à remplacer au sein de l'entreprise que l'emploi d' outsiders (les chômeurs candidats à l'embauche) qui voient leur pouvoir de négociation diminuer et sont ainsi exclus du marché du travail des insiders - De plus, les travailleurs peuvent s'organiser en syndicats. Un niveau salaire plus élevé négocié par les syndicats a donc pour contrepartie un niveau d'emploi plus faible pour tous Le non-respect de la libre entrée de sortie et d'entrée sur le marché mène à des inégalités face à l'emploi Le marché du travail souffre d'entraves tarifaires. [...]
[...] Parallèlement, la diminution du nombre de travailleurs spécialisés, dans des secteurs comme le BTP par exemple, a permis de hausser les salaires des employés de ce secteur. Ces modifications du marché sont sans doute à l'origine de l'inadéquation de l'offre à la demande de travail, cause majeure du chômage structurel en Europe continentale. Bibliographie B. GAZIER, Économie du travail et de l'emploi, Éditions Dalloz p 145- 288 J. VERCHERAND, Le travail un marché pas comme les autres, Presse Universitaire de Rennes, 1er semestre 2006 p 15-20 et A. [...]
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