La RTT peut permettre une diminution du chômage sous certaines conditions: les enchaînements positifs de la RTT permettent théoriquement de réduire le chômage dans ses différentes composantes. Mais les incertitudes relatives à son financement rendent ces attentes très incertaines: le problème du financement de la RTT implique de grandes incertitudes sur les effets de la RTT
[...] Mais, comme le souligne Jean-Paul FITOUSSI: "Evidemment, si ces conditions n'étaient pas réunies, l'effet sur l'emploi des 35 heures en serait amoindri, et les conséquences macroéconomiques à ce point dégradées que le jeu n'en vaudrait pas la chandelle. Mais il dépend de la bonne tenue de la négociation sociale et de l'intérêt bien compris des acteurs collectifs qu'il n'en soit pas ainsi". En cas d'échec, les conséquences inflationnistes d'une stratégie de RTT ("effet Philips") seraient particulièrement préjudiciables pour une économie définitivement entrée dans la zone euro, la correction par les taux de change de ces effets inflationnistes n'étant pas envisageable. [...]
[...] En outre, les effets multiplicateurs caractéristiques des mécanismes keynésiens peuvent entrer en jeu et la compensation salariale n'est pas un problème puisqu'elle contribue à stimuler la demande. Ainsi, il apparaît que si réduire le travail n'est pas nécessairement partager le travail, la RTT peut à certaines conditions avoir des effets positifs sur l'emploi et le chômage. II- . mais les incertitudes relatives à son financement rendent ces attentes très incertaines Le problème du financement de la RTT . Les canaux de financement possibles La RTT a un coût qui doit être supporté par une des parties, c'est-à-dire l'Etat, les entreprises ou les salariés. [...]
[...] Nous retiendrons une évaluation: celle de l'OFCE. Dans le modèle utilisé, les 35 heures sont supposées se diffuser progressivement à partir de 1998 pour toucher à terme l'ensemble du champ potentiel des salariés, les gains de productivité horaire sont de 50% de la RTT, la compensation salariale est de près de 70%. Sous ces hypothèses, l'impact final sur l'emploi serait d'environ emplois créés, ce qui correspondrait à une réduction du taux de chômage d'environ un point à moyen terme, sans inflation et sans dégradation des finances publiques. [...]
[...] Conclusion Les évaluations réalisées à l'aide de modèles macro-économiques s'accordent à indiquer que, sous des conditions favorables de financement, la RTT impulsée par la loi Aubry ne peut prétendre constituer une solution au chômage massif que connaît la France. Toutefois, on peut légitimement attendre de la RTT un potentiel d'emplois créés ou préservés bien supérieur à celui d'autres politiques d'emplois. En attendant le retour de la croissance, la RTT paraît être le seul moyen de réduire le chômage, comme semblent le montrer les expériences menées dans d'autres pays européens comme l'Allemagne ou les Pays-Bas. [...]
[...] Que peut-on attendre d'une réduction du temps de travail? Introduction - La réduction du temps de travail (RTT) est une tendance historique: elle a été, au cours de ce siècle, un processus spontané lié à la croissance qui a permis le développement des loisirs et du temps libre. En 1936, la durée hebdomadaire fut réduite de 48 à 40 heures, avant de passer à 39 heures en 1982, alors qu'on limitait au même moment le nombre d'heures supplémentaires à 130 heures par an. [...]
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