Le partage du temps de travail est une théorie économique qui préconise la diminution du temps de travail des travailleurs ayant un emploi, afin de favoriser l'embauche de nouveaux travailleurs (pour pallier le manque lié à la réduction du temps de travail), et donc de réduire le chômage. Cette réduction du temps de travail (RTT) peut se faire à différentes échelles de temps : la journée ou la semaine (durée légale du travail), l'année (travail à temps partiel, congés, jours RTT), ou la vie entière (préretraite et retraite anticipée).
[...] Le débat sur le partage du temps de travail s'est souvent polarisé autour de deux points de vue antagonistes et, selon Jean-Claude Prager et François Villeroy de Galhau, également infondé. D'une part, le partage du temps de travail ne constitue pas un remède miracle : l'idée qu'il y aurait un volume fixe d'emplois qu'on peut partager ne repose sur aucune analyse économique sérieuse. D'autre part, la politique de réduction du temps de travail application pratique du modèle de partage du temps de travail, n'est pas non plus une anomalie historique mais bien une conséquence de long terme de l'augmentation de la productivité économique. [...]
[...] Comme le soulignent Jean- Claude Prager et François Villeroy de Galhau, le principal inconvénient de la RTT est en fait son formidable coût d'opportunité. Le demi-point de PIB absorbé par le financement des 35 heures aurait certainement eu des effets structurels plus importants s'il avait servi à financer la recherche, l'éducation et l'innovation. Ainsi, si la politique de partage du temps de travail a été une mesure conjoncturelle efficace en France, ce fut vraisemblablement une erreur sur le plan structurel. [...]
[...] Les modalités de mise en œuvre de la loi questions des heures supplémentaires, du temps de travail des cadres ou du SMIC sont renvoyées à une 2nde loi, après négociations collectives. Les entreprises sont incitées à appliquer la loi avant l'heure par des baisses de cotisations patronales. - En 2000, la 2nde loi Aubry (Loi relative à la réduction négociée du temps de travail) fixe l'existence d'un plafond annuel de 1600 heures travaillées et instaure une aide pérenne pour récompenser l'application de la RTT, sous la forme d'un allégement de cotisations sociales (2700 euros par an pour les bas salaires, dégressif jusqu'aux salaires représentant 1,8 fois le SMIC). III. [...]
[...] L'octroi d'aides financières aux entreprises appliquant les 35 heures, conjugué à la modération des salaires dans la plupart des accords conclus au sein des entreprises, a permis une baisse du temps de travail sans augmentation corollaire du coût du travail, et donc une augmentation de l'emploi. Pour autant, le strict partage du temps de travail n'est pas le seul responsable de cet accroissement de l'emploi. Les dispositifs incitatifs des lois Aubry (notamment la baisse des coûts salariaux par les allégements de charges) ont également contribué au dynamisme de l'emploi, à hauteur de 50% environ. En outre, la mise en œuvre de la RTT a permis à de nombreuses entreprises d'accroître leur flexibilité et d'adapter leurs horaires à la conjoncture. [...]
[...] Par ailleurs, le bien-être supplémentaire et l'amélioration des conditions de travail que peuvent tirer les travailleurs d'une RTT sont censés se transformer en gains de productivité. Toute RTT s'accompagne normalement, d'une façon ou d'une autre, d'une hausse du coût de la main-d'œuvre pour l'employeur, qui paie autant des travailleurs travaillant moins, ou bien, même s'il les paie moins, qui doit assumer des coûts supplémentaires liés aux embauches supplémentaires (ex : recrutement et formation d'un nouveau salarié, extension des locaux, coûts des congés, etc.). [...]
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