Les estimations du NAIRU (Non-Accelerating Inflation Rate of Unemployment) et du NAWRU (Non-Accelerating Wage Rate of Unemployment) sont depuis de nombreuses années des outils de mesure de la part du chômage structurel dans les taux de chômage mesurés dans les différentes économies. Utilisés aussi bien par les gouvernements que par l'OCDE ou le FMI, l'estimation du NAIRU part d'une comparaison entre le taux de chômage et le taux d'inflation d'un pays permettant de déterminer la part de chômage structurel et, ainsi, d'évaluer la pertinence de telles ou telles politiques économiques. En temps de crise, nous verrons que les taux de chômage et d'inflation sont soumis à des fluctuations importantes qui peuvent avoir un impact non négligeable sur le NAIRU et le NAWRU.
[...] Cependant, une très forte augmentation du NAIRU entre 2008 et 2009 est constatée, conduisant à supposer que le NAIRU était très largement sous-estimé pendant la période précédant la crise. Ainsi, l'augmentation du chômage semble être celle du chômage conjoncturel, mais également du chômage structurel par effet de rattrapage. Enfin, selon l'INSEE, le salaire nominal a augmenté de en 2008 et de en 2009 malgré les ralentissements subis par l'économie du fait de la crise. Combinés à l'augmentation du chômage en 2009, nous pouvons en conclure que le NAWRU a augmenté au cours de cette période : Une année de stagflation En 2010, le chômage continue d'augmenter et l'envolée des prix du pétrole conduit à une augmentation de l'inflation (cf. [...]
[...] Ce taux de chômage, appelé NAWRU (Non-Accelerating Wage Rate of Unemployment) correspond au taux de chômage auquel la croissance des salaires correspond aux gains de productivité du travail. Phillips l'avait évalué à en Grande-Bretagne pour la période étudiée. Prolongeant le travail de Phillips, les keynésiens Samuelson et Solow ont établi un lien direct entre le taux de croissance des salaires nominaux et le taux d'inflation, leur permettant d'établir une relation entre le taux de chômage et l'inflation. Leur travail met en évidence une corrélation négative entre ces deux valeurs signifiant que toute politique en faveur du plein-emploi se traduirait par une hausse de l'inflation et inversement. [...]
[...] Conclusion Depuis 2008, nous avons pu constater une augmentation globale du NAIRU et du NAWRU montrant que la crise serait à l'origine d'une augmentation du chômage structurel ainsi que de l'augmentation du taux de chômage compatible avec une stabilité des salaires nominaux. Cependant, ces observations sont à relativiser en lien avec les nombreuses critiques, portées à l'encontre de ces deux outils et explicitées dans la partie "Débats". Si le NAWRU et le NAIRU ont effectivement été impactés par la crise, la portée de ces outils est à nuancer, particulièrement dans des périodes de forts changements telles que la crise actuelle. [...]
[...] La crise actuelle et son impact sur le NAIRU et le NAWRU La crise actuelle est une succession de plusieurs types de crises survenues depuis 2008. L'analyse de ces différentes crises et de leur impact sur les chômages structurel et conjoncturel, en France, permet d'évaluer l'évolution du NAIRU et du NAWRU au cours de la crise 2008-2009 : La crise financière et l'effondrement du commerce mondial A partir de 2008, nous assistons à une crise financière suivi d'un effondrement du commerce mondial. [...]
[...] tableau malgré la perte de productivité des entreprises françaises. Combinée à une augmentation du chômage, cette croissance des salaires nominaux traduit une augmentation du NAWRU : Crise des dettes souveraines L'année 2011 est, quant à elle, marquée par un nouveau choc de la demande. La crise de la dette souveraine entamée en 2010 s'aggrave à l'été 2011 provoquant un choc d'incertitude dans les économies européennes. Combinée au séisme japonais, cette crise contribue au ralentissement de l'économie. Par ailleurs, un nouveau choc pétrolier relance l'augmentation de l'inflation. [...]
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