Le conflit est l'expression d'antagonismes ouverts entre des individus ou groupes d'individus, dont l'objet tend à modifier le rapport de force. Affrontement au cours duquel chaque camp exprime son hostilité. Nous nous intéresserons ici au conflit du travail c'est-à-dire au conflit entre employeurs et salariés. Autrefois largement menés par la classe ouvrière, les conflits du travail, conflits les plus marquants de la société industrielle, semblent aujourd'hui avoir tendance à se réduire. Concernant dans un premier lieu les conditions de travail et les rémunérations ils ont peu à peu gagné la sphère de la protection sociale et les droits des salariés. Progressivement ont été acquis un ensemble de garanties permettant d'établir un droit, un code du travail, une protection des salariés. Cependant les conflits du travail semblent depuis ces dernières années connaître un tournant. Le travail et l'emploi sont en effet affectés depuis une trentaine d'années par des mutations qui se répercutent directement sur les mobilisations collectives (...)
[...] Les salariés continuent de se mobiliser, sont solidaires, l'esprit de collectif est fort surtout dans le contexte actuel. Ainsi, les évolutions du travail et de l'emploi montrent que le caractère traditionnel des conflits du travail s'est effacé, mais que parallèlement la conflictualité reste à l'ordre du jour sous de nouveaux visages, avec la désyndicalisation des conflits, la naissance de coordination, la gestion démocratique du conflit et leur catégorisation ainsi que le déclin des revendications de salaire au profit de celle liées à l'emploi lui-même. [...]
[...] Sujet : Quels sont les effets des mutations du travail sur les conflits du travail? Introduction : Le conflit est l'expression d'antagonismes ouverts entre des individus ou groupes d'individus, dont l'objet tend à modifier le rapport de force. Affrontement au cours duquel chaque camp exprime son hostilité. Nous nous intéresserons ici au conflit du travail c'est-à-dire au conflit entre employeurs et salariés. Autrefois largement menés par la classe ouvrière, les conflits du travail, conflits les plus marquants de la société industrielle, semblent aujourd'hui avoir tendance à se réduire. [...]
[...] Les syndicats perdent donc toute crédibilité, toute confiance de la part des salariés. De plus en situation de chômage, craignant pour leurs emplois, les salariés renoncent souvent à ce mettre en grève ou à entamer un conflit avec l'employeur, et ceux dont les emplois ne sont pas menacés n'entrent également pas en conflit car éprouvent une certaine pudeur vis-à-vis de l'important nombre de chômeurs. Autre explication de la désyndicalisation et donc de la baisse du conflit : la tertiairisation de l'économie. [...]
[...] Modifications des buts de l'action. Aujourd'hui face à la situation de précarisation des emplois, les revendications sont davantage défensives. Les conflits sont moins relatifs au salaire, aux conditions de travail (conflits offensifs) mais plus à l'emploi. Des entreprises et secteurs entiers d'activités sont soumis à des restructurations qui se traduisent souvent par des licenciements ou insécurité de l'emploi d'où les réactions hostiles des salariés. Ils vont chercher à conserver, à préserver leurs emplois. Ils vont se mobiliser contre les fermetures d'entreprises, les délocalisations, pour défendre les chômeurs, pour obtenir des indemnités de licenciement plus importantes La volonté de conserver son emploi peut se traduire par une montée de l'individualisme. [...]
[...] Ils ne créent donc pas de liens avec le collectif de travail, il est pour eux difficile de se trouver des intérêts communs donc ne se mobilisent pas. Ils ne se sentent pas concernés. Institutionnalisation des syndicats et baisse de la représentativité salariale. Mais la baisse du conflit peut aussi être associée à la baisse de l'adhésion syndicale. Associer les syndicats aux conflits du travail et même les considérer sinon comme la cause, du moins comme les acteurs essentiels des conflits paraît comme allant de soi. [...]
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