« Le travail s'est éclipsé du débat social à mesure que l'emploi l'envahissait. Le problème ne serait plus de le transformer, de l'organiser différemment, d'en améliorer les conditions, mais d'abord d'en avoir, fût-ce au prix de lourdes concessions sur sa qualité, son intensité, sa pénibilité. » Cette citation de Philippe Askenazy, extraite du livre Les désordres du travail, résume bien le débat concernant le marché du travail français. Il convient donc de se demander dans quelle mesure l'on peut parler d'une amélioration de la situation du marché du travail en France. Le marché du travail désigne le lieu ou se rencontrent les offres et les demandes d'emploi. Le marché du travail en France présente à la fois des similitudes avec les marchés du travail des autres pays de l'OCDE mais aussi des différences, notamment le pourcentage de salariés payés au salaire minimum (16,8% en France en 2006 contre 1,5% aux États Unis à la même période selon la DARES). De plus, la France se distingue par un taux de chômage particulièrement élevé et persistant. Malgré ces éléments, il apparaît que la situation du marché du travail en France a connu de grandes améliorations depuis la fin des années 1990, notamment au niveau du chômage ou de l'ouverture internationale.
Ainsi, l 'amélioration de la situation du marché du travail en France est-elle un mythe ou une réalité?
Afin d 'essayer de répondre à cette question, nous observerons dans un premier temps l'aspect indiscutable de l'amélioration de la situation du marché du travail en France (I), puis nous serons amenés à relativiser cette amélioration du fait des déséquilibres persistants sur le marché du travail (II).
[...] En effet, cette ouverture des marchés permet une augmentation des Investissements Directs à l'Etranger élément essentiel de la croissance française, et donc de la création d'emplois. Les investissements à l'étranger permettent aux entreprises de rester compétitives et contribuent de cette façon à maintenir des emplois dans les pays d'origine. D'autre part, ils stimulent les exportations de machines et d'autres biens d'équipement et accroissent la demande de produits intermédiaires, de savoir-faire et de services spécialisés. Sans IDE, ces exportations seraient plus faibles et engendreraient moins d'emplois productifs et bien payés. [...]
[...] L'année 2006 confirme cette amélioration avec un taux de chômage, encore réduit, de 8,3%. Enfin les prévisions de l'OCDE prévoient une nouvelle baisse du chômage avec en juillet 2007. De plus, on peut observer une amélioration du point de vue de la croissance: peu productrice d'emplois depuis les années 1990, le taux d'emplois créés augmente de au début des années 2000. C'est d'ailleurs en ce sens que Jean Boissonat affirme que l'efficacité en emplois de la croissance de production est quatre fois plus élevée aujourd'hui qu'il y a trente ans. [...]
[...] De même, il arrive souvent que les jeunes, qui, comme nous allons le voir, sont la catégorie la plus touchée par la précarité et le chômage, passent par de nombreux emplois précaires afin de pouvoir s'insérer dans le marché du travail. On constate que le marché travail français fait face, malgré les différentes politiques d'insertion, à diverses formes de discrimination envers des groupes de population. Ainsi, on constate que les jeunes, les femmes et les immigrés sont ceux qui sont le plus confrontés au chômage. [...]
[...] Selon une enquête INSEE sur l'emploi, le nombre de ces salariés se serait énormément développé ces dernières années. Ainsi, on observe qu'entre 1991 et 2002, le nombre de formes particulières d'emploi a augmenté de 86%. Plus particulièrement, le nombre d'intérimaires a augmenté de 139% et celui des CDD de 63%. Ainsi ces emplois représentaient deux tiers des embauches en 2001. Ces emplois sont donc en train de devenir communs, alors qu'il s'agit d'emplois dans lesquels les salariés sont en situation de précarité. Il ne s'agit donc pas d'une forme d'emploi satisfaisante. [...]
[...] Ces diverses mesures ont aidé à motiver le phénomène de l'enrichissement du contenu en emploi de la croissance. Ainsi, selon Eurostats, le contenu en emploi de la croissance serait passé de 0,36% à 0,81% pour un point de croissance entre 1996 et 2001. Ces chiffres montrent alors que le rythme de création d'emplois s'est nettement accéléré durant les années 1996 à 2001, malgré un ralentissement important ces dernières années. La dernière mesure en date dans les politiques de l'emploi est le Plan Borloo. [...]
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