En septembre dernier, Michel Sapin, le ministre du Travail français, annonçait qu'il souhaitait une « réforme en profondeur » de la formation professionnelle. L'un des objectifs serait d'ajuster plus efficacement le système de formation au marché du travail afin qu'il profite davantage aux salariés peu ou pas qualifiés et aux chômeurs, et non pas aux salariés les mieux formés des grands groupes d'entreprises comme c'est le cas aujourd'hui. Cette réforme de la formation professionnelle s'inscrit dans une démarche plus générale, à l'échelle nationale et européenne, de la promotion des mesures actives qui consistent à améliorer le fonctionnement du marché du travail. Avant toute chose, il semble pertinent de définir deux notions : d'une part le marché du travail qui est « le lieu théorique de rencontre de l'offre de travail et de demande de travail ». D'autre part, la politique de l'emploi qui correspond à « l'ensemble des interventions publiques sur le marché du travail, visant à en améliorer le fonctionnement [politiques actives] ou à diminuer les déséquilibres qui peuvent y apparaître [politiques passives]. »
[...] Au Royaume-Uni, les négociations se font majoritairement au niveau de l'entreprise. Le taux de syndicalisation (27,1 et le taux de couverture[8] (34,6 y sont relativement faibles. Dans le modèle du capitalisme européen continental, on trouve généralement une forte protection de l'emploi avec respectivement pour la France et l'Allemagne un indice de LPE de 2,90 et 2,63. Le taux de remplacement net moyen de l'indemnisation du chômage sur 60mois est à environ pour ces deux pays. Plus largement, le système de protection sociale s'appuie sur le modèle du Chancelier Bismarck qui prônait une logique d'assurance, basée sur une redistribution horizontale : les individus qui ont droit à des prestations pour couvrir certains risques, dont le risque du chômage, sont ceux qui ont cotisé auparavant. [...]
[...] Les marchés du travail en Europe En septembre dernier, Michel Sapin, le ministre du Travail français, annonçait qu'il souhaitait une réforme en profondeur de la formation professionnelle. L'un des objectifs serait d'ajuster plus efficacement le système de formation au marché du travail afin qu'il profite davantage aux salariés peu ou pas qualifiés et aux chômeurs, et non pas aux salariés les mieux formés des grands groupes d'entreprises comme c'est le cas aujourd'hui[1]. Cette réforme de la formation professionnelle s'inscrit dans une démarche plus générale, à l'échelle nationale et européenne, de la promotion des mesures actives qui consistent à améliorer le fonctionnement du marché du travail. [...]
[...] Ce taux de remplacement correspond au pourcentage de son ancien revenu qu'un individu perçoit lorsqu'il est au chômage. Donc, plus le pourcentage est élevé, plus l'indemnisation l'est. Cette faible indemnisation peut être ramenée plus largement à un modèle libéral de protection sociale au sein duquel la participation de l'État est faible. Ce modèle libéral s'appuie sur le modèle de Lord Beveridge qui suit une logique d'assistance et une redistribution verticale : les indemnisations reposent majoritairement sur l'impôt. Le Royaume-Uni a mis en place un salaire minimum brut qui s'élève en 2013 à 1264,25euros par mois[7]. [...]
[...] De plus, les pays scandinaves et le Royaume-Uni ont des résultats bons et proches. Pourtant, comme nous l'avons vu, le Royaume-Uni a un marché du travail dérégulé et des taux de remplacement nets faibles alors que le Danemark et la Suède ont des indemnisations élevées et un marché du travail plutôt flexible. Cela nous indique qu'on ne peut pas dégager un modèle idéal et que les performances sont liées aux institutions du marché du travail, mais aussi à d'autres aspects et d'autres institutions dont il est difficile d'évaluer les effets sur l'emploi. [...]
[...] Aujourd'hui, on parle de complémentarité des institutions des différents champs et d'équivalences fonctionnelles. En d'autres termes, des modèles différents peuvent mener à des performances similaires. Face à ce constat, il parait d'autant plus difficile d'harmoniser les politiques de l'emploi à l'échelle européenne. Pourtant, l'UE s'est engagée dans une Stratégie Européenne pour l'Emploi. Nous allons maintenant voir en quoi cette stratégie consiste et quelles en sont les conséquences. L'UE n'a pas de pouvoir coercitif en ce qui concerne les politiques de l'emploi et de protection sociale, les États étant souverains dans ces domaines. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture