La politique monétaire a beaucoup évolué en fonction du contexte économique et de la perception que les autorités monétaires ont eu des conséquences de la politique monétaire menée. Il est apparu en effet que deux inclinaisons majeures pouvaient être assignées à la politique monétaire. Elle a pu être axée directement sur le partage entre l'inflation et le chômage par des politiques expansionnistes visant une baisse des taux d'intérêt, comme elle a pu prendre la forme d'une politique structurelle, fondée sur un lien plus indirect avec l'emploi, visant à créer un contexte économique plus propice à la croissance et à l'emploi avec une inflation maîtrisée
[...] - L'efficacité d'une politique monétaire bute en outre sur les délais et les décalages entre les cycles économiques de l'activité. Cette limite soulevée par les monétaristes tend à affirmer que les délais de mise en place des instruments de la politique monétaire, tel la baisse du taux d'intérêt et sa répercussion par les banques de second rang, ainsi que la réalisation des investissements par les agents économiques tend à rendre trop long le cycle de réaction de l'activité. Une étude empirique montrait ainsi, qu'une politique monétaire expansionniste pouvait exercer ses effets stimulants maximums sur le PIB avec des délais variables de 1 à 3 ans. [...]
[...] On peut aussi faire allusion à la loi de Goodhart, pour laquelle, le comportement d'un agrégat monétaire est altéré lorsque celui-ci est choisi comme indicateur de la politique monétaire - Et de l'efficacité des enchaînements dans l'économie - La première condition d'efficacité est que la demande intérieure de consommation et d'investissement soit fortement sensible aux taux d'intérêt. Or, des études empiriques indiquent que cette sensibilité est parfois limitée, ce qui tend remettre en cause le lien qui peut exister entre la politique monétaire et l'emploi. Par exemple, dans une situation de récession grave de l'activité et de chômage massif, la baisse des taux ne peut à elle seule redonner confiance aux ménages et aux investisseurs. [...]
[...] Les taux d'intérêt, et par conséquent la politique monétaire, influent aussi sur l'emploi à travers la répartition entre l'épargne et la consommation qu'elle induit. En effet des taux d'intérêt bas pourront inciter les ménages à réduire leur épargne au profit de la consommation qui suscitera à son tour la création d'emplois - Cependant elle peut y contribuer de façons variées - La politique monétaire peut se concevoir tout d'abord comme un instrument conjoncturel, selon la pensée keynésienne, pouvant s'employer d'un point de vue de l'équilibre interne soit pour freiner l'inflation en période de surchauffe, soit pour stimuler l'activité et l'emploi en période de récession et de chômage. [...]
[...] - Dans ce contexte, la volonté des Etats européens de vouloir donner naissance à une monnaie unique permettra, non de condamner la politique monétaire, mais de mener avec plus d'efficacité cette lutte pour la stabilité des prix qui favorise l'emploi. La politique monétaire apparaît donc comme un instrument qui est nécessaire à la lutte pour l'emploi. En effet, par la stabilité des prix à laquelle elle veille, la politique monétaire permet une baisse des taux d'intérêt, et une meilleure anticipation des agents en ce qui concerne la réalisation de leurs investissements. [...]
[...] - Cependant la politique de désinflation monétaire n'a pas porté remède à l'emploi dans de nombreux pays. Si l'on ne peut reprocher à la politique monétaire d'en être entièrement responsable, cela remet en cause le lien qu'entretient la politique monétaire avec l'emploi. En France, le taux de sans emploi a ainsi cru depuis la fin des années 1970 pour se trouver aujourd'hui à près de En Italie, le taux de chômage atteint plus de aussi, et ce taux en Allemagne atteint aujourd'hui un taux de Le fait que certains pays aient pu faire diminuer leur taux de chômage (les Etats-Unis ont aujourd'hui un taux de chômage de près de et la Grande-Bretagne a aussi pu enrayer son chômage avec un taux qui aujourd'hui avoisine les 6,5 suscite des interrogations quant à l'unicité du lien que peut entretenir la politique monétaire et la lutte pour l'emploi . [...]
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