Un job à tout prix, emploi, recherche d'emploi, candidature, licenciement
Deux tiers de sa vie à trouver un job, à le garder, à progresser, à se former, à concilier, accepter les compromis, se taire parfois (souvent !) rogner sur ses loisirs, attendre la semaine ou le mois de vacances. Préparer sa retraite. Et si la vie, ce n'était pas ça ?
[...] Un job à tout prix ? Deux tiers de sa vie à trouver un job, à le garder, à progresser, à se former, à concilier, accepter les compromis, se taire parfois –souvent rogner sur ses loisirs, attendre la semaine ou le mois de vacances. Préparer sa retraite. Et si la vie, ce n'était pas ça ? 6h30 le matin, le réveil sonne ; douche, petit déj', rasoir, chemise, veste, chaussures, cartable, clefs. La voiture et/ou ensuite les transports, le bonjour aux collègues, ouverture du Pc, mails, machine à café, premiers coups de fils, réunion à 9h ; suivie de bien d'autres. [...]
[...] Une fois qu'on a fait le tour du job, on en cherche un autre. Tout nouveau, tout beau, un challenge à relever, une structure à créer, des créations à imaginer, construire, porter, défendre, vendre Satisfactions, désillusions, amertumes, victoires, renoncements, stress, joies, colères, migraines, compliments, engueulades Entretemps, on aura peut-être –sans doute- déstructuré, restructuré, mutualisé, on se sera séparé des subordonnés incompétents, improductifs ; on aura évalué, critiqué, noté, fait des rapports ; on aura été soi-même évalué, noté, critiqué 40 ans, premier licenciement : on n'est plus en position de force, on doit se soumettre aux attentes du profil de poste, accepter de se remettre un peu en question. [...]
[...] On est par contre sollicité pour du bénévolat associatif, syndical ou même politique, car avec ses connaissances, sa motivation toujours active et sa validité physique et intellectuelle, on est encore performant on ne coûte (presque rien). Rien de péjoratif ni de déshonorant à ce état de fait, au contraire : on est heureux de faire ce que l'on veut et surtout sans aucune contrainte à présent. On tire jusqu'à la retraite, en réduisant ses besoins, en reformatant son mode de vie, ses habitudes culinaires, alimentaires, ses loisirs et vacances. Une retraite qui s'éloigne au fur et à mesure qu'on s'en approche, contexte de crise nationale, européenne et mondiale oblige. On finit par l'atteindre. [...]
[...] Toute une vie pour un job, en définitive, un job où l'on vous oubliera aussi vite qu'on vous a accueilli, où rien ne sera préservé de vos efforts car il faut changer quand on change de personne. Au final, un job à tout prix, c'est un prix à payer, un montant énorme, contraignant, ingrat, souvent décevant car peu épanouissant intellectuellement parlant (je parle d'intellect pur, pas de celui qu'on se fabrique au bureau pour justifier ses prises de tête Peu d'alternative dans cette société libérale que l'on accepte au quotidien quand bien même on la critique entre amis ou collègues. Une autre voie ? La décroissance ? [...]
[...] On a fait quoi de sa vie ? Hormis ses passions, sa vie personnelle et ses biens matériels, quid des deux tiers évoqués au début de l'histoire ? On a heureusement gagné de quoi satisfaire ses besoins personnels, alimentaires, mobiliers et immobiliers, sa vie affective, sportive, ses loisirs, ses passions. On a épargné, dépensé, prêté, donné aux proches dans le besoin, aux enfants le cas échéant. Son salaire a servi à assurer ses besoins, voire davantage, bien entendu, et tant mieux. [...]
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