Le 6 janvier 2007, le magazine "The Economist" choisissait d'intituler "L'univers du travail" un dossier sur la société d'intérim américaine Manpower. L'article est révélateur de la place accordée au travail dans l'économie aujourd'hui : « C'est une "marchandise" dont la vente en pièces détachées intérimaires doit, hélas, être considérée comme un "business à faible marge bénéficiaire" ».
Le travail correspond, en effet, à la définition d'une marchandise : la marchandise a une valeur d'usage, une utilité pour celui qui la fabrique et pour celui qui est susceptible de l'acheter. Elle a aussi une valeur d'échange. Or comme toute marchandise, la force de travail possède une valeur d'usage (la capacité de travail de l'individu qui a acquis des facultés spécifiques : expérience, savoir…) et une valeur d'échange (le salaire).
Les économistes assimilent donc généralement le travail à une marchandise vendue sur un marché, dont le salaire est le prix. Mais néanmoins cette assimilation du travail à une marchandise semble avoir certaines limites. Les réactions de la marchandise travail ne semblent pas pouvoir être toujours rationalisées, et comparables à celle d'un autre bien : on peut ainsi faire la simple constatation que le travail est la seule marchandise qui conteste quand son prix baisse.
[...] Quelle humanité dans la valeur travail ? Le 6 janvier 2007, le magazine The Economist choisissait d'intituler "L'univers du travail" un dossier sur la société d'intérim américaine Manpower. L'article est révélateur de la place accordée au travail dans l'économie aujourd'hui : C'est une "marchandise" dont la vente en pièces détachées intérimaires doit, hélas, être considérée comme un "business à faible marge bénéficiaire" Le travail correspond, en effet, à la définition d'une marchandise : la marchandise a une valeur d'usage, une utilité pour celui qui la fabrique et pour celui qui est susceptible de l'acheter. [...]
[...] L'homme libre est censé vouloir améliorer sa valeur-travail par le biais de formations, d'expérience afin d'être concurrentiel. Les néo-classiques vont pousser plus loin la théorie de Smith, en conceptualisant un modèle de marché du travail calqué sur le marché des biens. L'offre et la demande de travail doivent être considérées comme l'offre et la demande de tout bien. Les offreurs de travail choisissent entre travail et loisirs, en fonction du prix auquel le travail peut se vendre sur le marché. [...]
[...] Un renouvellement des idées libérales s'affirme, le travail se re-marchandise. Ce bouleversement s'illustre tout d'abord par la volonté de supprimer les contraintes établies sur le marché du travail. Or ces contraintes ont été établies à partir du constat que le travail n'était pas une marchandise comme les autres du fait d'une inégalité entre les contractants. La volonté de rendre le marché du travail plus libre contribue à réduire le travail en marchandise. P. Artus souligne dans un de ces articles Marx is Back les nouvelles modifications de la croissance économique : L'accumulation de capital productif aux Etats-Unis entre 1992 et 2000 a provoqué, à partir de 1997, une baisse forte de la rentabilité du capital, due sans doute aux rendements décroissants. [...]
[...] Or, les salariés ne peuvent effectuer ce choix, car ils vendent leur travail pour vivre. Ainsi, en baissant les salaires, les salariés cherchent à vendre plus de travail afin de compenser la baisse du revenu horaire du fait de la pression instaurée par le salaire comme moyen de subsistance. Le déséquilibre entre les contractants ne permet plus alors de trouver un point d'équilibre sur le marché du travail. Le salaire doit alors être analysé comme un pouvoir d'achat, que l'on ne peut pas réduire sans provoquer une spirale déflationniste et donc un chômage plus élevé, plutôt que comme une valeur d'échange. [...]
[...] La création d'une armée de réserve de travailleurs est nécessaire, il faut d'une certaine façon stocker la valeur travail. Le chômage est loin d'être la conséquence de l'instauration de trappes à inactivité cependant il ne peut pas être réglé par une relance de la demande. C'est l'utilisation du travail comme marchandise qui est la clef de la création de plus-value. Le marché du travail évolue donc vers sa déréglementation, les rapports de force sont à nouveau déséquilibrés. Le travailleur doit donc adapter sa force de travail à de nouvelles exigences et contraintes qui s'incarnent dans la nouvelle flexibilité du travail : développement des emplois atypiques, temps partiel Parallèlement, on assiste à une baisse de la syndicalisation. [...]
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