Le fonctionnement des marchés du travail anglo-saxon et européen

Résumé du document

On observe un décalage entre le concept de marché (connotations purement marchandes) et la notion de travail qui s'apparente davantage à un 'fait social total' (Marcel Mauss). Ainsi, nous verrons pourquoi le marché du travail est si particulier, en passant en revue les théories sur le fonctionnement de ce marché. Puis, grâce à ces théories, nous serons armés pour comparer les marchés du travail anglo-saxon (Royaume-Uni et Etats-Unis principalement) et européen. Enfin, après une synthèse, on s'interrogera sur la notion de flexibilité, de mobilité du facteur travail, et ce à l'heure de l'Union européenne

Extraits

[...] En outre, le poids et le fonctionnement du secteur public n'est pas sans conséquences pour le fonctionnement du secteur privé. Ainsi, au Royaume-Uni, les évolutions salariales dans le secteur privé servent de référence pour le secteur public alors qu'en France et surtout en Grèce, c'est plutôt l'inverse (fort secteur public). Le travail souterrain (entre 7 et 19% des emplois en Europe selon la Commission) peut être interprété comme la contrepartie à la rigidité des législations sur le travail. En outre, dans le cadre de l'étude de la flexibilité des salaires et de l'emploi qui nous intéresse ici, le biais induit par la non comptabilité du secteur informel a toutes les chances d'aller dans le sens d'une sous-évaluation de la flexibilité des salaires et d'une surévaluation du chômage : Le cadre d'analyse de la négociation du salaire Niveau de négociation et de coordination : le fonctionnement du marché du travail n'est pas le même lorsque chaque entreprise négocie avec un syndicat maison ou lorsque les négociations se font au niveau national. [...]

[...] Puis, grâce à ces théories, nous serons armés pour comparer les marchés du travail anglo-saxon (Royaume-Uni et Etats-Unis principalement) et européen. Enfin, après une synthèse, on s'interrogera sur la notion de flexibilité, de mobilité du facteur travail, et ce à l'heure de l'Union européenne Le marché du travail n'est pas un marché comme les autres Si nous étudions le fonctionnement du marché du travail, c'est que ce "marché" n'en est pas un selon les critères néoclassiques. Selon ces critères, la confrontation offre/demande conduit à déterminer deux grandeurs : le salaire et le niveau d'emploi. [...]

[...] De plus, le choix de l'instauration d'un salaire minimum dans les pays anglo-saxons peut s'expliquer par un argument fiscal : il permet de ne pas grever les finances publiques à cause du poids de l'impôt négatif, et ainsi, de répartir plus équitablement la charge des "pauvres" entre les entreprises et l'Etat. En revanche, il semble mieux établi que le salaire minimum a un impact positif sur le chômage de certaines catégories, en particulier les jeunes. Synthèse : Le Royaume-Uni se distingue nettement des pays d'Europe Occidentale pour se rapprocher des Etats-Unis. [...]

[...] Grâce à cette théorie, on peut expliquer que le salaire réel ait continué à augmenter après le premier choc pétrolier, les profits supportant dans un premier temps le coût de l'ajustement : La position de Keynes Enfin, comme nous l'a enseigné Keynes, le salaire est fonction de normes institutionnelles : le droit du travail (ou ordre public social) qui encadre les contrats bilatéraux, les grilles de salaires de l'entreprise. L'Etat, ou de façon plus générale la société encadre le marché du travail qui ne peut pas se réduire aux simples achat et vente individuels de la force de travail. Ainsi, les relations du travail résultent pour une grande part de la négociation entre des représentants de salariés (syndicats) et des groupes d'employeurs. [...]

[...] En Europe, l'accroissement de la flexibilité sur le marché du travail ne compense pas la perte d'efficacité d'instruments de régulation traditionnels (taux de change) en cas de chocs asymétriques. C'est donc un mauvais résultat. La théorie des zones monétaires optimales nous dit que lorsque les prix et les salaires ne sont pas parfaitement flexibles, le renoncement à l'ajustement par le taux de change a un coût (pas pour les chocs communs cependant). Et ce coût ne peut être comblé que par un renforcement de la mobilité de la main-d'œuvre. [...]