En 2004, les chiffres du chômage dans l'Europe des 15 publiés par Eurostat font apparaître un taux de chômage de 8%. Ces chiffres sont encore éloignés de l'objectif de plein emploi défini lors du Conseil européen de Lisbonne en 2000. L'objectif majeur de la Stratégie de Lisbonne, ambitieux plan de réformes structurelles européen, est la lutte contre le chômage pour assurer une croissance pérenne. A cet égard, les Etats membres ont à leur disposition différentes politiques de lutte contre le chômage, politiques qui concernent tant l'offre que la demande. Une des politiques majeures de l'offre à la disposition des pays de l'Union réside dans la flexibilité du marché du travail.
C'est ce type de politique qui semble avoir été mis en application avec succès au Royaume-Uni depuis une décennie. En effet, avec un taux de chômage de 4,7% en 2004, le Royaume-Uni est loin devant les 9,7% affichés par la France, avant-dernière devant l'Espagne dans l'Europe des 15. Il est désormais classique d'imputer la réduction du chômage britannique à la flexibilité du marché du travail. Même si cette thèse peut être contestée, il semble malgré tout exister un lien entre la flexibilité du marché du travail et le taux de chômage (ie le pourcentage de chômeurs par rapport à l'ensemble de la population active). La flexibilité peut être définie comme la capacité pour les entreprises à s'adapter aux évolutions de leur environnement concurrentiel économique, pour corréler la production et l'emploi correspondant aux fluctuations rapides de la demande.
[...] Pour les partisans de Keynes, le salaire est certes un coût de production mais il constitue également un revenu. De ce fait, en le baissant, la demande de biens de consommation va se réduire, tout comme la production et l'emploi. Les néoclassiques raisonnent uniquement sur l'offre, alors que la flexibilité a aussi un effet sur la demande. Si ce dernier effet dépasse le premier, la flexibilité réduit l'emploi et le chômage augmente dans un cercle vicieux. Le problème a pour origine le lien logique qui unit emploi et production. [...]
[...] En effet, si à chaque difficulté sectorielle les travailleurs se déplaçaient pour poursuivre leur activité dans une entreprise de la même branche dans un autre Etat membre, on pourrait aboutir, à terme, à une spécialisation industrielle par pays, rendant ceux-ci très dépendants de l'évolution de la conjoncture mondiale. Dans le cadre de l'analyse néoclassique, la flexibilité du marché du travail est donc un instrument de lutte contre le chômage. Nombreux sont les outils théoriques disponibles pour réduire les rigidités du marché du travail. [...]
[...] En outre, une flexibilité du marché du travail débouche souvent vers un accroissement des problèmes sociaux. C. Les critiques pratiques de la flexibilité du marché du travail comme réponse au chômage Les politiques de flexibilité du marché du travail pour lutter contre le chômage comportent des limites sociales, notamment lorsque la flexibilité est considérée dans son extension quantitative et salariale. Contrats de travail précaires et licenciements sont les manifestations les plus connues de la flexibilité quantitative externe, alors que la polyvalence des travailleurs caractérise souvent la flexibilité quantitative interne. [...]
[...] En d'autres termes, le chômage néoclassique résulte du non ajustement du marché du travail dû à diverses imperfections qui sont autant de rigidités. Ces rigidités ont été théorisées dans le cadre d'une approche plus microéconomique. Aussi, par exemple, la théorie des syndicats interprète les syndicats comme des monopoles qui utilisent leur pouvoir de marché pour obtenir un salaire plus élevé pour le travail des salariés. Ceci conduit naturellement à une solution positive pour les salariés employés (un salaire plus élevé que la normale) mais à une diminution de la demande de travail (donc à du chômage). [...]
[...] La flexibilité du marché du travail est-elle une réponse au chômage ? En 2004, les chiffres du chômage dans l'Europe des 15 publiés par Eurostat font apparaître un taux de chômage de 8%. Ces chiffres sont encore éloignés de l'objectif de plein emploi défini lors du Conseil européen de Lisbonne en 2000. L'objectif majeur de la Stratégie de Lisbonne, ambitieux plan de réformes structurelles européen, est la lutte contre le chômage pour assurer une croissance pérenne. A cet égard, les Etats membres ont à leur disposition différentes politiques de lutte contre le chômage, politiques qui concernent tant l'offre que la demande. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture