En matière de performances de l'emploi, la France fait figure de mauvaise élève. Bien que le taux de chômage connaît une baisse depuis 2006, passant de 9,4% à un peu plus de 8% aujourd'hui, le sentiment d'insécurité des salariés français demeure élevé.
C'est ce contexte de chômage de masse, durant depuis maintenant trente ans, qui conduit de nombreux économistes à prôner l'idée selon laquelle davantage de flexibilité permettrait de lutter efficacement contre ce chômage. Ils soutiennent, en effet, que les rigidités institutionnelles du marché du travail, en empêchant la libre négociation des salaires, constituent un obstacle à une baisse du coût du travail ce qui, à terme, favorise le chômage. Ils en arrivent finalement à opposer les pays anglo-saxons, les Etats-Unis en tête, réputés pour la souplesse de leur marché du travail, et les pays d'Europe occidentale, toujours confrontés à un chômage élevé. Il se révèle donc intéressant de s'interroger sur ce qu'est cette flexibilité défendue par les néoclassiques et sur ses relations avec l'emploi.
Selon l'analyse libérale, la flexibilité ne peut être qu'une aide positive à l'emploi et à la réduction du chômage (I). Il apparaît toutefois qu'elle a également un impact négatif sur l'emploi et la croissance (II).
[...] JM HUSSON (dir.), Travail flexible, salariés jetables La Découverte. J. GENEREUX, Les vraies lois de l'Economie Seuil. JM HUSSON (dir.), Travail flexible, salariés jetables La Découverte. J. GENEREUX, Les vraies lois de l'Economie Seuil. Les Econoclastes, Petit bréviaire des idées reçues en économie La Découverte. [...]
[...] En France, le contrat typique est le CDI. En 2004, il représentait ainsi 87% de l'emploi salarié. Néanmoins, parce qu'il encadre fortement les licenciements, les économistes libéraux estiment que c'est un contrat trop rigide, pas assez flexible[3]. L'OCDE propose ainsi de supprimer les restrictions aux licenciements collectifs et d'assouplir les règlements concernant le renouvellement des CDD. Le gouvernement Villepin en 2006 a semblé suivre ces recommandations en créant le CNE, puis le CPE. Les Etats-Unis sont en outre pris en exemple car avec un degré de flexibilité de 6 leur taux de chômage atteint seulement les 5%. [...]
[...] Le niveau de la demande diminuera de même que l'emploi. En outre, Keynes avait relevé qu'une exigence de rentabilité anormalement élevée déprime l'activité et l'emploi puisque la redistribution des revenus est défavorable à la consommation. Pour J. Généreux en effet le salaire n'est pas le coût d'une marchandise morte et insensible à son prix [ ] c'est aussi le revenu qui conditionne la survie, le niveau de vie et le sentiment d'être traité équitablement [ ] C'est pourquoi le salaire n'est pas comparable au prix de n'importe qu'elle autre matière première dont la baisse serait toujours une bonne nouvelle Le modèle danois prouve d'autre part qu'un marché du travail, certes flexible, mais caractérisé par une forte assurance chômage, une politique active de l'emploi exemplaire et une syndicalisation élevée, peut s'approcher de l'équilibre. [...]
[...] Ainsi au niveau macroéconomique la flexibilité salariale a un effet de compétitivité qui gonfle les exportations, un effet de profitabilité qui facilite l'investissement et un effet de désinflation. La production s'accroît alors et développe l'emploi. D'autre part afin d'adapter les effectifs à la conjoncture, les entreprises ont de plus en plus recours aux formes atypiques d'emploi (CDD, temps partiels, intérim) grâce à l'introduction de la flexibilité externe. Elles demandent en outre que la procédure de licenciement soit facilitée. Enfin, la flexibilité interne offre la possibilité d'adapter le temps de travail aux temps de la production par l'intermédiaire de l'individualisation du temps de travail. [...]
[...] Flexibilité du marché du travail et emploi Introduction En matière de performances de l'emploi, la France fait figure de mauvaise élève. Bien que le taux de chômage connaît une baisse depuis 2006, passant de à un peu plus de aujourd'hui, le sentiment d'insécurité des salariés français demeure élevé. C'est ce contexte de chômage de masse, durant depuis maintenant trente ans, qui conduit de nombreux économistes à prôner l'idée selon laquelle davantage de flexibilité permettrait de lutter efficacement contre ce chômage. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture