Le terme "flexibilité" fait peur aux salariés. Quand il en est question dans une entreprise, elle est souvent synonyme de chômage. Depuis le début des années 1980, le chômage justement a considérablement augmenté, et reste à un niveau élevé en Europe en particulier, et ceci en dépit des politiques de l'emploi. Le développement de la pensée libérale a conduit de nombreux économistes à affirmer que plus de flexibilité sur le marché du travail permettrait de réduire de façon conséquente ce chômage.
Ils insistent sur la réactivité plus grande de l'emploi en cas de reprise économique notamment aux Etats-Unis car la flexibilité y est importante. La flexibilité est une politique de gestion de la main d'oeuvre mise en place dans les entreprises pour adapter la production et l'emploi correspondant aux fluctuations rapides de la demande. Mais on peut se demander quelles formes prend la flexibilité réclamée par les libéraux et en quoi elle favorise l'emploi. Il convient aussi de s'interroger sur les effets de cette flexibilité sur l'emploi. Ces effets sont-ils notamment toujours favorables ? (...)
[...] La recherche de salariés polyvalents (flexibilité fonctionnelle) encourage l'embauche de ceux qui ont eu une formation initiale suffisante pour pouvoir se reconvertir sans difficultés Ce sont souvent les plus jeunes. De plus les salariés les plus âgés acceptent moins facilement la mobilité géographique car ils sont plus attachés au lieu où ils vivent (attaches familiales, propriété éventuelle d'une maison . Les moins qualifiés, surtout allant ils sont plus âgés, se trouvent alors privés d'emploi de façon durable. La flexibilité peut donc favoriser le chômage de longue durée (plus 1 an) qui est un facteur d'exclusion. Pour les libéraux plus de flexibilité favorise l'emploi en encourageant les entreprises à embaucher. [...]
[...] La législation sur les licenciements (l'autorisation administrative) est jugée trop " restrictive Elle envisage d'assouplir les règlements concernant le renouvellement des CDD. Elle propose même de créer des CDD de 5 ans. Pour les néoclassiques cet allégement des réglementations permettra aux entreprises d'adapter leurs effectifs aux variations conjoncturelles. Elles n'hésiteront plus à embaucher en cas de reprise puisqu'elles seront sûres de pouvoir licencier à peu de frais en cas de ralentissement des commandes (elles éviteraient l'indemnisation et les conflits en cas de licenciement Cette baisse des coûts permettra aux entreprises d'être plus compétitives. [...]
[...] Or la pauvreté est un facteur d'exclusion. Le lien social déjà affaibli par le chômage, le sera encore plus avec le creusement des inégalités qui résulte du dualisme (segmentation) du marché du travail lié à la flexibilité. Une baisse du coût du travail (des salaires) provoque une baisse de la demande et de la croissance. En effet selon l'analyse keynésienne, la diminution des revenus entraîne une diminution de la consommation. De ce fait les entreprises n'investissent pas pour augmenter la production. [...]
[...] La productivité augmente favorisant la hausse de la compétitivité, donc de la production et de l'emploi. Face à la concurrence et au progrès technique, les différentes formes de flexibilité favoriseraient donc l'emploi que cela soit par la baisse des salaires l'assouplissement des réglementations ou encore la polyvalence des salaires. Mais cette affirmation est-elle contestable ? Une plus grande flexibilité entraîne-t-elle forcément moins de chômage ? II] Toutefois la flexibilité a aussi des effets pervers qui nuisent à l'emploi La flexibilité ne labrit pas à réduire le chômage et peut même avoir des effets pervers A. [...]
[...] L'augmentation de la flexibilité ; pourquoi et comment? 1. L'augmentation de la concurrence dans des économies mondialisées incite à différentes formes de flexibilité. L'augmentation de la concurrence pousse les entreprises à rechercher une baisse de leurs coûts de production, Elles souhaitent donc une flexibilité salariale qui leur permette de diminuer les salaires lorsque les carnets de commande se dégarnissent ou baisser leurs prix pour gagner des parts de marché ou encore augmenter leurs profits, par exemple pour investir. Elles veulent aussi pouvoir adapter très rapidement leurs effectifs aux variations conjoncturelles. [...]
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