Les politiques de lutte contre le chômage de ces dernières années se sont généralement appuyées sur une recherche de flexibilité au niveau européen. L'OCDE souligne même que la flexibilité dans la plupart des Etats membres est insuffisante.
La flexibilité est l'ensemble des moyens permettant à l'entreprise d'adapter rapidement son organisation productive aux évolutions économiques. On distingue la flexibilité quantitative externe (recours aux licenciements, aux emplois temporaires et à la sous-traitance selon les besoins de l'entreprise), la flexibilité quantitative interne (modulation du temps effectif de travail), la flexibilité fonctionnelle (polyvalence des travailleurs et des équipements) et enfin la flexibilité salariale (salaires révisables sous conditions de performances).
La France est présentée comme un pays relativement « rigide », pour certains cela expliquerait ses performances médiocres en matière d'emploi. Au début des années 1990, la France, le Royaume-Uni et le Danemark avaient pratiquement le même taux de chômage. Celui-ci est resté le même en France alors qu'il s'est réduit de moitié dans les deux autres pays.
Quelles sont les relations entre flexibilité et emploi ?
Nous verrons que selon l'analyse néoclassique, la flexibilité du marché du travail favorise l'emploi, mais qu'elle peut également avoir des conséquences négatives sur l'emploi.
[...] *La demande de travail La demande de travail est le volume optimal de facteur travail que le producteur emploie pour un prix donné. On sait que ce volume optimal se situe dans la phase de production rationnelle (où la productivité marginale du travail est décroissante et positive). Le producteur a intérêt à employer plus de travailleurs tant que le salaire horaire est inférieur à la productivité marginale du travail car il y a un profit. A partir d'une situation d'équilibre, si le salaire réel augmente, il devient supérieur à la productivité marginale donc les travailleurs sont employés à perte. [...]
[...] Quelles sont les relations entre flexibilité et emploi ? Nous verrons que selon l'analyse néoclassique, la flexibilité du marché du travail favorise l'emploi, mais qu'elle peut également avoir des conséquences négatives sur l'emploi. I Selon l'analyse néoclassique, la flexibilité du marché du travail favorise l'emploi Dans l'analyse néoclassique du marché du travail, il n'y a pas de chômage involontaire Dans une situation de concurrence pure et parfaite, l'offre et la demande de travail s'équilibrent sur le marché, il y a formation d'un salaire d'équilibre. [...]
[...] Selon la théorie néoclassique du marché du travail, le chômage durable et involontaire ne peut être de la responsabilité des individus mais des institutions qui contraignent les individus dans leurs décisions. L'explication classique du chômage met en cause les rigidités institutionnelles qui empêchent le fonctionnement du marché du travail. Les syndicats favorisent la négociation collective et empêchent la baisse des salaires ; les pouvoirs publics interviennent par le droit du travail qui réduit la marge de manœuvre des employeurs dans la gestion de l'emploi et des salaires, par exemple en imposant un salaire minimum. Donc ces institutions limitent la flexibilité des salaires et particulièrement à la baisse. [...]
[...] En effet, si ces formes de flexibilité permettent aux entreprises une adaptation aux aléas de la conjoncture économique en réduisant la masse salariale et en assurant ainsi une meilleure compétitivité-prix, cette compression de la masse salariale peut entraîner un déséquilibre de la valeur ajoutée entre capital et travail, ce qui peut nuire à la productivité. Selon la théorie du salaire d'efficience développée dans les années 80, la baisse des salaires ne rétablit pas l'équilibre comme l'affirme l'analyse néoclassique. Cette théorie s'appuie sur l'hypothèse suivante : la productivité du travail peut être une fonction croissante du salaire. On peut supposer que la motivation des individus est un élément important de leur productivité réelle. Or, la motivation des employés est fonction de leur rémunération. [...]
[...] L'interprétation libérale explique qu'une plus grande flexibilité salariale rapprocherait l'économie du plein-emploi. Transition : Au Royaume-Uni où sont appliquées des politiques de flexibilité du marché du travail, le taux de chômage est parmi les plus bas d'Europe, moins de ce qui appuierait la théorie néoclassique. Mais de nombreuses critiques se dressent face au remède proposé par cette théorie. II - mais la flexibilité peut avoir des conséquences négatives sur l'emploi En France et en Allemagne, la montée des emplois précaires depuis une vingtaine d'années ne s'est accompagnée ni d'une réduction du chômage ni d'une progression significative du taux de croissance. [...]
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