L'existence d'un chômage élevé est une « exception française » qui dure depuis trente ans. Amorcée à la suite du choc pétrolier en 1973, la courbe culmine en 1993 à 3 millions de chômeurs pour redescendre à 2,7 millions aujourd'hui. Les politiques de relance keynésienne comme la reprise de la croissance n'ont pas réussi à faire baisser le taux de chômage au dessous des 8%, alors que dans d'autres pays européens, le chômage reculait significativement. Un niveau élevé de chômage sur une aussi longue période peut amener à penser qu'il s'agit d'un phénomène d'hystérèse, c'est-à-dire un chômage qui s'entretient et qui serait donc impossible à vaincre.
Cependant, ce niveau élevé n'est pas inexorable à condition d'utiliser simultanément les leviers de lutte contre le chômage conjoncturel et structurel. En effet, la persistance du chômage en période de reprise de l'activité économique montre que la croissance seule ne suffit pas à faire baisser le chômage. Elle doit nécessairement être accompagnée de politiques structurelles afin de réduire un taux de chômage d'équilibre particulièrement élevé en France.
[...] En raison de la lenteur dans la mise en œuvre des réformes structurelles, la réduction du niveau du chômage vient buter sur les contraintes d'offres et la menace inflationniste. On peut mettre ici en lumière l'existence d'un cercle vicieux croissance faible chômage structurel élevé : la croissance faible entraîne un niveau élevé de chômage structurel par l'accumulation répétée de chômage conjoncturel donc les chômeurs de longue durée deviennent plus difficile à employer. En retour le chômage structurel élevé bride la croissance, les capacités de production bride la croissance, les capacités de production viennent donc buter sur la barrière des de taux de chômage comme en 1989 et 1990 et à nouveau en Dès lors, les politiques structurelles semblent essentielles. [...]
[...] Au-delà de ces outils économiques permettant d'encadrer les tensions inflationnistes et ainsi de limiter les effets pervers des politiques conjoncturelles de lutte contre le chômage conjoncturel, il est important de noter que l'inflation est aussi le signe des limites de ces mêmes politiques conjoncturelles. De façon un peu triviale, on pourrait dire que l'inflation constitue un pallier au-delà duquel le chômage n'est plus conjoncturel mais structurel. Dès lors, seules les politiques structurelles de lutte contre le chômage (structurel) sont efficaces. La croissance ne peut pas tout en matière de lutte contre le chômage. Transition : Les dernières estimations montrent que le chômage reste principalement structurel en Europe et donc en France. [...]
[...] En effet, l'inflation engendrée par une politique budgétaire expansionniste peut entraîner l'éviction de l'effet relance et ainsi annihiler les effets de la politique keynésienne. Il s'agit donc de gérer efficacement ces tensions inflationnistes. La théorie de Phillips est ici intéressante dans la mesure où elle met en évidence l'arbitrage à opérer par la politique économique entre niveau de chômage et niveau d'inflation salariale. La courbe dessinée par Phillips illustre cette idée : une période de faible chômage est en effet souvent liée à une production globale soutenue (investissement fort + effet du multiplicateur) qui est à l'origine de pression sur les salaires et sur les prix. [...]
[...] Mais certains dispositifs continuent d'alourdir les coûts de licenciement et de rotation de la main d'œuvre. De nombreux rapports ont été publiés pour rendre le marché plus flexible, dont le rapport Camdessus (2004) proposant la fusion du CDD et CDI dans un contrat unique avec des droits progressifs pour les salariés en fonction de leur ancienneté dans l'entreprise. CONCLUSION Il n'existe pas une fatalité du chômage en France. L'idée d'un chômage inexorablement élevé en France doit être combattue. Cependant, les outils de lutte contre ce chômage font débat. [...]
[...] L'existence d'un chômage élevé en France est elle inexorable ? L'existence d'un chômage élevé est une exception française qui dure depuis trente ans. Amorcée à la suite du choc pétrolier en 1973, la courbe culmine en 1993 à 3 millions de chômeurs pour redescendre à 2,7 millions aujourd'hui. Les politiques de relance keynésienne comme la reprise de la croissance n'ont pas réussi à faire baisser le taux de chômage au dessous des alors que dans d'autres pays européens, le chômage reculait significativement. [...]
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