Le Japon précède la France en matière de vieillissement accéléré, que va bientôt connaître l'ensemble des pays industrialisés. Trois problèmes principaux sont la contraction de la population active, la maîtrise des dépenses budgétaires, et la réduction importante de la population : celle du Japon devrait être dans un siècle divisée par deux. Le renversement de la pyramide des âges se traduit actuellement sur le marché du travail par le départ massif à la retraite des baby-boomers. C'est le régime de financement des retraites, fondé sur la solidarité entre générations, qui se voit à moyen terme menacé. De plus, il est possible que le retournement potentiel de la conjoncture sur le marché du travail se traduise par un ralentissement de l'activité : les futurs retraités pourraient laisser plus de place que n'en occupera le reste de la population active. En effet, les qualifications des demandeurs d'emploi sont souvent inadaptées aux besoins en évolution des entreprises. Ces décalages entraînent des déséquilibres forts sur le marché du travail : Offre et demande, dont l'écart quantitatif se réduirait, seraient moins compatibles. Outre des politiques de formation visant à favoriser l'adaptation de la population active aux nouvelles exigences de l'emploi, les autorités publiques doivent mettre en place des mesures encourageant un retardement des départs à la retraite, un accroissement de l'activité des autres tranches d'âges (notamment les jeunes) ne pouvant suffire. Cette réforme difficile mais nécessaire doit rester respectueuse de la volonté et des possibilités de chacun. Les perspectives préoccupantes, voire alarmistes, du marché du travail face aux grands enjeux démographiques français appellent à une réorientation vers le long terme des stratégies de politiques.
[...] Ces taux sont singulièrement élevés en France. En effet, le délai séparant la sortie des études d'un emploi stable dure entre 8 et 11 ans, deux fois plus que dans le reste de l'Europe. Si le chômage des jeunes est plus bas dans des pays européens connaissant une situation comparable (l'Allemagne), c'est qu'il peut être réduit. Le chômage des seniors : Le taux de chômage décroissant à partir de 57 ans connaît ses plus faibles taux chez les seniors (toujours inférieur à Ces chiffres sont cependant biaisés par les départs en retraite anticipée et la retraite à 60 ans. [...]
[...] Des mutations qui poussent à la retraite ? Des transformations au sein de l'entreprise pourraient entraîner l'éviction précoce de l'emploi des seniors Ceux-ci ont notamment disparu des grandes entreprises. L'érosion des avantages comparatifs des seniors : La codification des connaissances remplacerait la formation informelle à laquelle participaient amplement les seniors qui faisaient partager leur expérience aux nouveaux. D'autre part, les compétences des seniors sont principalement techniques, quand les compétences relationnelles sont de plus en plus importantes. Enfin, la prime à l'ancienneté serait le dernier facteur explicatif d'un calcul coûts/avantages défavorable aux seniors Une intensification générale du rythme et de la productivité que peinent à supporter les personnes âgées : D'autre part, les exigences en termes de productivité se seraient intensifiées dans tous les emplois, rendant pénalisante la condition des personnes âgées au sein de l'entreprise. [...]
[...] Les retraités pourraient en fait devenir le nouveau moteur de l'économie, avec une élévation des besoins en matière d'assistance et de santé. Les déséquilibres sectoriels pourraient ainsi s'intensifier dans le futur. Les entreprises et leurs besoins rencontrent de profondes mutations : Les déséquilibres sectoriels et les qualifications inadaptées sont dus à une transformation rapide des exigences des entreprises, auxquelles la population active n'est pas toujours adaptée. Limites de l'effet mécanique du renouvellement des générations pour l'emploi :La transformation de l'offre sur le marché du travail : La tertiarisation de l'économie est en cours, entraînant le déclin de certains emplois (ouvriers peu qualifiés) et une demande accrue dans de nouveaux secteurs (employés peu qualifiés, ouvriers qualifiés, cadres), rend plus difficile la compatibilité entre l'offre et la demande. [...]
[...] Prévoir quel sera l'emploi de demain : La mise en place d'observatoires de branches prospectifs peut permettre d'anticiper les évolutions des métiers et du marché du travail, afin de mener des politiques préventives permettant un ajustement adapté de la population active. Les effectifs de certains secteurs peu attractifs peuvent être à renouveler, d'autres métiers en transformation peuvent requérir de nouvelles compétences Des métiers vont disparaître et rendre des formations désuètes quand des secteurs en expansion appellent à la mise en place de formations pas assez répandues. [...]
[...] Ces décalages entraînent des déséquilibres forts sur le marché du travail : Offre et demande, dont l'écart quantitatif se réduirait, seraient moins compatibles. Outre des politiques de formation visant à favoriser l'adaptation de la population active aux nouvelles exigences de l'emploi, les autorités publiques doivent mettre en place des mesures encourageant un retardement des départs à la retraite, un accroissement de l'activité des autres tranches d'âges (notamment les jeunes) ne pouvant suffire. Cette réforme difficile, mais nécessaire doit rester respectueuse de la volonté et des possibilités de chacun. [...]
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