L’employabilité

Résumé du document

La saturation du marché du travail actuelle ne permet pas à certains individus l'accès à un emploi, les fermetures d'usines contraignaient les salariés à perdre leur emploi… alors que la concurrence économique incite les usines à augmenter leur plus value, de nombreux salariés se retrouvent sans emploi. Ce déficit des places sur le marché de l'emploi accentue ainsi la concurrence entre les individus et crée une certaine désolidarisation entre eux.

L'individu doit se "vendre" comme un produit à un "acheteur" potentiel. L'enjeu de cette chasse à l'emploi est ainsi de prouver son « employabilité ». Mais qu'est ce qu'est ce qui différencie un individu "employable" d'un individu "inemployable" ? Et qu'est ce qui légitime cette notion d'employabilité ?

Afin de mieux cerner cette notion d' « employabilité » j'ai pu m'appuyer sur trois textes différents qui sont les suivants : "Pauvreté et travail" : une antinomie contestable » de Sophie Dion-Loye, "Peut-être qu'ils nous trouveront quelque chose...la représentation de soi comme inemployable", de Barbara Rist et "L'insertion ou la dé-légitimation du chômeur", de Serge Ebersold.

Extraits

[...] Il doit être acteur de son devenir. Le sans-emploi ne doit pas se focaliser sa démarche de recherche d'emploi sur les fonctions traditionnelles et les postes occupés jusqu'alors ou encore à ne pas faire de la condition salariale traditionnelle la condition sine qua non du retour à l'activité professionnelle. Il est ainsi demandé au sans-emploi d'avoir une vision stratégique de son rôle et de sa place sur le marché du travail et considérer l'auto-développement comme un facteur qui permet d'éviter de devenir un vaincu de la vie L'identité se structure autour d'une vision entrepreneuriale du monde social et dont l'appartenance sociale réside dans l'aptitude à construire et à entretenir par lui-même sa légitimité professionnelle et sociale. [...]

[...] Et qu'est-ce qui légitime cette notion d'employabilité ? Afin de mieux cerner cette notion d' employabilité j'ai pu m'appuyer sur trois textes différents qui sont les suivants : pauvreté et travail : une antinomie contestable de Sophie Dion- Loye peut-être qu'ils nous trouveront quelque chose . la représentation de soi comme inemployable de Barbara Rist l'insertion ou la dé-légitimation du chômeur de Serge Ebersold Ces auteurs vont, en effet, s'attarder sur la question de l' employabilité une notion qui traduit une certaine marchandisation des êtres humains utiles à la production de capital. [...]

[...] Etre employable aujourd'hui c'est être toujours plus flexible, plus autonome, plus adaptable. Ces travailleurs ont vu s'effondrer les représentations traditionnelles de leur métier sans même pouvoir se reconstruire. Il n'y a pas de flexibilité sans égoïsme : en témoignage l'émergence d'une nouvelle déloyauté chez les jeunes travailleurs en entreprise III. La normalisation du concept d' employabilité et ses conséquences A travers le texte de Serge Ebersold, on peut connaitre les techniques de reclassement professionnel conseillées aux sans-emploi reposant sur un effet performatif sur la manière de penser le non-emploi. [...]

[...] Ce professionnalisme rend ce sans emploi irréprochable aux yeux des recruteurs et des autorités administratives. En plaçant la recherche d'emploi sous le signe du professionnalisme, les conseils donnés aux sans emploi opèrent un véritable travail de dé-légitimation des cadres sociaux qui régissent le chômage et la qualité du chômeur. Pour cela, les sans-emploi doivent s'identifier à l'entreprise à laquelle ils prétendent s'intégrer, à la personnifier, à l'incarner. Il y a un gage d'intégration de normes et de valeurs d'un univers se définissant comme une société, conférant ainsi un caractère normatif à la subjectivité des critères de recrutement des entreprises. [...]

[...] Le travail n'exclut pas la précarité et la vulnérabilité même s'il exclut temporairement la pauvreté. Une zone de vulnérabilité telle que le moindre aléa peut faire basculer de la précarité à la pauvreté. Cette obligation de travailler est novée en obligation de s'insérer, celle de s'adapter à la norme d'employabilité Certes, les politiques publiques ont pu mettre en place la revalorisation des bas salaires, la validation des acquis professionnels et le plan de lutte contre la précarité ont pu renforcer la responsabilité et le dialogue social au sein des entreprises ; mais on remarque une certaine difficulté de ces applications. [...]