L'idée selon laquelle le progrès technique est directement à l'origine de destruction d'emplois et donc du chômage, et communément admise.
Le progrès technique peut être défini, dans un premier temps, comme l'ensemble des éléments qui permettent d'améliorer les méthodes de production et d'accroître la productivité. Le chômage désigne la situation d'une personne qui, souhaitant travailler, ayant la capacité de le faire et l'âge requis, se trouve sans emploi malgré ses recherches.
Quelle est la relation entre le progrès technique, l'emploi et le chômage ? Le progrès technique est-il source de chômage ? Quel rôle peut jouer l'Etat dans ce domaine, et quelles actions peut-il mener ?
Dans un premier temps, nous verrons que le progrès technique est globalement destructeur à court terme, mais que sur le long terme celui-ci est facteur de croissance. Et dans un second temps, nous montrerons que l'Etat doit favoriser le progrès technique et le reclassement des travailleurs licenciés (...)
[...] Le progrès technique rend les machines de plus en plus efficaces, en ce sens qu'elles permettent de produire autant en utilisant moins de personnel. Ainsi la robotisation dans l'industrie automobile a conduit à des vagues massives de licenciement au cours des années 80. Même les innovations de produit peuvent aboutir à la suppression d'emplois. Il semble donc évident que le progrès technique détruise des emplois. L'introduction de nouvelles machines plus productives a en effet pour conséquence de réduire le nombre d'emploi nécessaire à la réalisation du volume de production désiré. Le progrès technique change la qualification des emplois. [...]
[...] La hausse de la demande entrainant celle de la production, le progrès technique apparaît ainsi comme un moteur essentiel de la croissance. Pour satisfaire la demande supplémentaire, après un temps d'ajustement, beaucoup d'entreprises doivent embaucher. Il y a donc d'après Alfred Sauvy un effet de déversement des emplois, des secteurs qui en détruisent vers ceux qui en créent. Historiquement, les pertes d'emplois ont d'ailleurs été plus que compensées par des créations. Par exemple, avec l'évolution de l'industrie textile, certains métiers comme celui préposé au lait caillé ont disparu, mais plusieurs autres emplois ont été crées dans de nouveaux secteurs, de l'industrie des colorants à l'industrie pharmaceutique. [...]
[...] L'existence des brevets n'empêche pas les copies mais les limite nettement. La protection de l'innovation ne doit pas être excessive, l'acquisition d'une licence ne doit pas avoir un coût prohibitif car cela risque de bloquer la diffusion de l'innovation et donc également du progrès technique. Le reclassement des travailleurs licenciés A supposer que le nombre de création d'emplois possible grâce aux innovations soit encore, à notre époque, supérieur à celui des pertes d'emplois, il reste un problème de taille. La différence des qualifications nécessaires entre les emplois créés et les emplois détruits peut entraîner un déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché du travail selon les types de métiers. [...]
[...] La plupart des économistes pensent que le progrès technique prend la forme d'une innovation de produit, il permet l'apparition de nouveaux produits plus performants. De nouveaux marchés se créent, générateurs de nouveaux emplois. S'il prend la forme d'innovation de procédés, les gains de productivités induits peuvent entraîner une augmentation de la demande vers de nouveaux produits, elle aussi génératrice de production et donc d'emplois. Les gains de productivité peuvent se traduire par des hausses de salaires ou par des baisses de prix, ce qui conduit dans les deux cas à une hausse du pouvoir d'achat, et donc de la demande. [...]
[...] Quelle peut être l'action de l'Etat dans ce domaine ? Ne peut-il pas aider les travailleurs licenciés à revenir de nouveau sur le marché du travail ? II- Le rôle de l'Etat dans la résorption des perturbations liées eu choc du progrès technique Favoriser le progrès technique L'Etat joue un rôle essentiel en rendant possible, ou plus facilement réalisable, le progrès technique. L'Etat doit financer très largement la recherche fondamentale : celle-ci qui est à l'origine des inventions et beaucoup trop coûteuse et aléatoire pour être prise en charge par des laboratoires privés. [...]
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