« Les deux vices marquants du monde économique dans lequel nous vivons sont le premier que le plein-emploi n'y est pas assuré, le second que la répartition de la fortune y est arbitraire et manque d'équité » déclarait John Maynard Keynes en 1936. Ceci a été écrit peu de temps après la crise la plus importante que le capitalisme aie dû affronter, cependant nous pouvons penser que cette affirmation est toujours d'actualité, et plus encore depuis la fin des «trente glorieuses» (expression de Jean Fourastié). En effet, la plupart des Pays Développés à Economie de Marché (PDEM) connaissent depuis plus de deux décennies des taux de chômage importants, et ce notamment pour les pays ayant adopté un modèle économique et social de nature assez interventionniste (tel que la France, où le taux de chômage est environ de 9-10 % de la population active, ou l'Allemagne qui connaît des taux de chômage de même ampleur). En parallèle, les pays de type anglo-saxons, ayant une économie plus libéralisée, sont aussi concernés par ce constat. Ainsi, bien qu'ayant des taux de chômage relativement faible (pour les Etats-Unis ou la Grande Bretagne de l'ordre de 5 %), la répartition de la fortune y est très arbitraire, comme l'atteste la courbe de Lorenz, qui prend une forme de plus en plus incurvée, semblant se déplacer irrémédiablement vers le cadran sud-est, signe d'une augmentation importante des inégalités de revenus (pour l'augmentation des inégalités, notons que la France n'est pas en reste). Comment réduire, voire éliminer ces « vices » ? Plusieurs solutions sont possibles pour ces pays : politique budgétaire, monétaire… Cependant, on peut penser qu'il existe une politique plus à même de corriger ces déséquilibres : la politique de l'emploi. En effet, de part son côté bicéphale : un versant actif, ayant pour but de réduire le chômage, et un versant passif, dont le rôle est de rendre les effets du chômage plus supportables, elle s'attaque donc aux deux « vices » énoncés par Keynes. Cependant, à "l'Amérique sans salaires, l'Europe sans emploi" (comme dirait Paul Krugman) la solution ne peut être la même. Nous pouvons ainsi isoler deux politiques de l'emploi de style différent, mêlant chacune politique active et passive. Premièrement, une politique de nature plus interventionniste, qui se traduit par la combinaison de mesures appartenant à une idéologie que l'on pourrait qualifier de « sociale-démocrate », se matérialisant par : Réduction collective du Temps de Travail (RTT), emplois publics, accès égal à la formation, indemnisation, revenus de remplacement, préretraite…, finalement, des mesures relevant plus d'une logique de la demande. Deuxièmement, une politique de l'emploi de nature plus libérale, relevant plus d'une logique de l'offre, se traduisant par : temps partiel, incitation à l'embauche, flexibilisation du marché du travail, formation, orientation, préretraite, indemnisation… Certes, certaines mesures sont présentes dans les deux types de politiques, néanmoins, leur légitimité ne vient pas du même enchaînement des mécanismes, de la même motivation. Il y a donc deux solutions qui s'offrent à la France pour réduire son chômage (on considère généralement que les politiques de l'emploi concernent surtout le chômage structurel). Au regard de la décennie 90, plusieurs de ces mesures ont été mises en place, ont-elles été efficaces ? Quelle est la solution qui conviendrait le mieux au cas français ? Pour répondre à cela, il semble nécessaire de connaître l'origine du chômage en France, mais aussi d'étudier les différentes mesures dans leurs paradigmes respectifs, pour juger de leur efficacité dans la lutte contre ce mal qui ronge notre société depuis bientôt 25 ans, mettant en péril la cohésion sociale.
Par conséquent, dans ce devoir, nous allons nous demander si de par les caractéristiques même du chômage français, la lutte contre le chômage en France relève plus d'une politique de l'emploi empreinte d'une logique d'offre, ou de demande.
Pour résoudre ce problème, nous allons adopter un plan en deux parties. Nous étudierons d'abord l'efficacité des politiques de l'emploi qui ont plus pour objectif la demande, puis, nous étudierons celles qui se donnent pour objectif d'agir sur l'offre. Ce plan nous permet de passer outre la dichotomie classique des politiques de l'emploi : actif/passif, pour regarder si compte tenu de leurs présupposés respectifs, quel modèle est le mieux à même de combattre le chômage en France. Nous allons ainsi étudier successivement l'efficacité des deux solutions possibles, en tant que politique globale de l'emploi, c'est à dire mêlant actif/passif.
[...] L'efficacité des politiques de l'emploi en France dans la lutte contre le chômage Introduction Les deux vices marquants du monde économique dans lequel nous vivons sont le premier que le plein-emploi n'y est pas assuré, le second que la répartition de la fortune y est arbitraire et manque d'équité déclarait John Maynard Keynes en 1936. Ceci a été écrit peu de temps après la crise la plus importante que le capitalisme aie dû affronter, cependant nous pouvons penser que cette affirmation est toujours d'actualité, et plus encore depuis la fin des «trente glorieuses» (expression de Jean Fourastié). [...]
[...] Le rôle de l'économie et des économistes dans cet arbitrage ne peut être absolu, il consiste ainsi principalement à mesurer l'efficacité des diverses politiques et laisser de ce fait le choix final au politique. Mais l'économie peut-elle être neutre ? et si oui se doit-elle réellement de l'être ? Bibliographie Dictionnaire de sciences économiques, sous la direction de Claude Jessua, PUF Le chômage, de Patrice Pourcel, Thèmes & Débats Les politiques d'emploi, de Geneviève Gangeas et Jean-Marie Le Page, Que sais-je ? [...]
[...] L'efficacité de cette politique d'emploi réside dans la possibilité offerte aux individus d'augmenter leurs qualifications et d'être plus adapté à la réalité des postes proposés. D'autre part les entreprises auront tendances à privilégier le recrutement d'individus qu'elles ont pu former et donc évaluer dans leur efficacité et leur capacité à s'adapter plus facilement à l'activité de la firme. Cependant il ne faut pas négliger l'existence d'un effet de stigmatisation» selon lequel les employeurs seraient plus suspicieux face à des individus ayant bénéficiés de ces aides. [...]
[...] Certes cette politique est conjoncturelle, néanmoins, si le chômage provient d'une insuffisance de la demande, qui devient finalement chronique, cette politique est efficace. Cette mesure peut être utilisée dans une politique de l'emploi car elle peut générer trois effets positifs possibles sur l'emploi. Premièrement, au niveau numérique, la hausse des emplois publics conduit à une baisse du nombre de chômeurs. Celle-ci n'est généralement pas du même niveau que la hausse des emplois publics, dans la mesure où il faut prendre en compte la flexion possible des taux d'activité. [...]
[...] Il existe également un risque de voir les employeurs remplacer les travailleurs en poste par des agents bénéficiant de contrats aidés. On peut aussi mettre en évidence un risque de distorsion de la concurrence entre firme: celle bénéficiant de contrats aidés se trouvant avantagées en termes de compétitivité. Une autre limite à ces mesures réside dans la tentation pour les firmes de normaliser les aides; les entreprises refusant alors d'embaucher sans ces dernières. Ainsi l'efficacité de la baisse des cotisations et plus généralement des contrats aidés est fortement tributaire du comportement des firmes. [...]
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