Auparavant réservée aux instances dirigeantes, l'individualisation de la rémunération semble aujourd'hui gagner des couches de travailleurs qui n'en bénéficiaient pas auparavant. De plus les cadres, chez qui cette mesure est présente depuis longtemps, perçoivent aujourd'hui une part de plus en plus grandissante de leur revenu sous forme individuelle. Il semble que cette tendance ait débutée dans les années 80.
Si en 1994, un tiers des cadres avait un seul élément variable dans leur salaire et 40% n'avait qu'un salaire fixe, en 2005 seulement un tiers bénéficie d'un salaire entièrement fixe. Le reste du lot est rémunéré selon une part de variabilité pouvant contenir pour presque 10% d'entre eux 4 éléments variables (...)
[...] De fait, et afin de "motiver les troupes" les objectifs sont graduellement relevés jusqu'à un point que peu de salariés pourront atteindre. Cette situation pousse, temporairement, l'ensemble des salariés à travailler plus pour tenter d'accéder au seuil fatidique et nécessaire à l'obtention d'une prime. Si cette situation se répète trop souvent, le salarié découragé abandonne la partie et son pouvoir d'achat ainsi que sa motivation dégringole. Il recherchera alors des moyens de renouer avec son ancien niveau de vie soit en démissionnant et créant ainsi un turn-over important pour l'entreprise ou alors il cherchera à biaiser afin d'atteindre ses objectifs. [...]
[...] Cet organisme n'étant pas opposé à l'individualisation sur le principe, il met plusieurs jalons de mise en garde en préconisant une augmentation mixte (collectif et individuel), des objectifs clairs et discutés. Il suggère aussi "une combinaison entre objectifs qualitatifs et quantitatifs" qui serait "régulièrement actualisée". La C.G.T. Voilà ce que dit le syndicat concernant notre sujet : "Dans le salaire, la part fixe a tendance à se réduire au profit d'éléments individualisés tels que les primes. Individualiser revient à rémunérer chaque salarié non seulement en fonction du travail fourni mais également en fonction d'éléments liés à la personne même du salarié : mérite individuel, comportement, performance . [...]
[...] Définitions et réalité sur le terrain Définitions Individualisation : Action d'individualiser, fait de s'individualiser, d'être individualisé ou de personnaliser. Rémunération au mérite : elle correspond à des "augmentations de salaires individuelles basées sur la performance de l'employé évaluée individuellement au cours d'une période de temps antérieure" (Roussel, 2000) Salaire de base : Il s'agit du salaire horaire brut de base, avant déduction des cotisations sociales et avant versement de prestations sociales dont les salariés pourraient bénéficier, pour la seule population des ouvriers. [...]
[...] Cette modulation de la rémunération permet aux entreprises d'aborder de nouveaux marchés ou secteurs. Ainsi, une entreprise temporairement en difficulté rémunérera moins ses employés ce qui diminuera d'autant ses coûts de productions et lui permettra de redevenir concurrentielle et donc de dégager des bénéfices. - Facteur de productivité : Nous avons vu dans le point précédent que le facteur compétitivité pouvait être modulé en fonction des revenus. Celui de la productivité peut l'être également de manière beaucoup moins mesurable et perceptible. [...]
[...] Ils espèrent grâce à cela satisfaire tous les salariés mais en anéantissant toute forme d'individualisation et en limitant fortement l'évolution du pouvoir d'achat ainsi que l'émulation. La seconde consiste en une méthode dite du tourniquet : il faut attendre son tour. Chacun perçoit des augmentations à tour de rôle et le système de l'ancienneté se remet en place avec les mêmes effets négatifs envers les salariés les plus jeunes. Pour l'entreprise Souvent instaurée à la demande de l'entreprise, l'individualisation de la rémunération semble donc être la victoire du grand patronat sur les salariés et les syndicats. [...]
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