La lutte contre le chômage est au centre de la politique du gouvernement actuel qui, malgré une générosité en matière de réformes censées faire reculer le chômage (aides fiscales aux entreprises, contrats nouvelles embauches, etc.) semble avoir du mal à faire face au chômage.
Un exemple criant est la privatisation d'EDF qui a conduit au licenciement de plus de 2500 salariés ces dernières années. Toutefois dans une société où le niveau de qualifications requis (même pour un travail et un salaire dérisoire) ne cesse d'augmenter, on peut se demander si une baisse des coûts du travail permet de réduire le chômage au sein des travailleurs peu qualifiés (...)
[...] La réduction du coût du travail à des effets pervers pour les personnes peu qualifiés. En effet, une baisse des coûts et en particulier des salaires n'entraîne pas forcement une hausse de l'emploi non qualifié et peut se répercuter sur d'autres secteurs Celle-ci peut à court terme risquer de démotiver les salariés et d'engendrer une progression de la précarité provoquant à long terme une inévitable hausse des inégalités sociales A. La réduction du coût du travail ne se répercute pas seulement sur l'emploi Keynes expose un principe clef de son analyse, dans sa critique de la vision du marché du travail par les économistes néo-classiques, celui de la demande effective (demande totale anticipée par les chefs d'entreprises). [...]
[...] L'encouragement à l'embauche des entreprises Les entreprises sont en recherches constantes d'une grande flexibilité, en effet pouvoir varier les volumes des effectifs, les temps du travail ou encore la rémunération selon la conjoncture économique semble capital pour l'embauche. Ainsi si les coûts du travail diminuent les entreprises sont plus aptes à embaucher et à profiter des contrats atypiques qui sont à leurs dispositions. Les emplois précaires sont évalués à 10% de la population active occupé on peut donc déduire que la qualification importe peu. La comparaison entre la France et les Etats-Unis dans le secteur des services et notamment de l'hôtellerie et de la restauration, (domaine où la qualification n'est pas élevée) sont des exemples criant. [...]
[...] La baisse des coûts du travail peut aussi se traduire par un mal-être moral chez les employés et par une situation plus précaire. Dans sa théorie du salaire d'efficience J. Stieglitz (prix Nobel en 2001) économiste néo-keynésien estime que même dans une situation de chômage de masse, l'employeur ne profite pas d'une baisse des salaires. En effet, cette baisse risque de décourager les travailleurs et de déboucher sur un conflit qui peut avoir pour conséquence de faire chuter la productivité des employés. [...]
[...] Pour appuyer cette analyse, nous pouvons évoquer les données chiffrées de 1994, en effet l'effectif des travailleurs non qualifiés a augmenté de environ et le pourcentage dans l'emploi total des employés non qualifiés a augmenté de entre 1994 et 2000. Ces différentes analyses nous permettent de déduire que le coût du travail est en quelque sorte responsable du chômage et notamment du chômage chez les non-qualifiés. Cependant, les effets positifs d'une réduction du coût du travail sur l'embauche des chômeurs peu qualifiés restent à relativiser. [...]
[...] Qui plus est, certaines études comme celle de Serge Paugam dans le salarié de la précarité démontrent qu'un peu plus de la moitié des embauches se font sous la forme d'emplois atypiques (CDD, intérim ) même si le CDI reste la norme actuelle. Ainsi le phénomène de précarisation des emplois ne cesserait de progresser dans l'optique de diminuer les salaires pour faire baisser le coût du travail. Il est aussi inévitable d'envisager l'accroissement des inégalités en conséquence d'une chute des coûts du travail passant par une baisse des salaires. Cette hypothèse a été mise en exergue par la théorie des Insiders-Outsiders de Lindbeck et Snower. [...]
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