Le marché du travail en Belgique et plus particulièrement en Wallonie semble dans une situation aujourd'hui totalement bloquée. Avec un des taux de chômage les plus élevés de l'OCDE, un taux d'emploi beaucoup trop faible et une incapacité persistante à intégrer les jeunes, les immigrés, les peu-qualifiés mais aussi à réintégrer les seniors sur le marché de l'emploi, la Belgique fait figure de mauvais élève parmi les pays de l'Union Européenne, avec un taux de chômage total de 7,5% au-dessus de la moyenne des 27 (7,1%).
[...] Le développement des allocations sociales, des pré- pensions, amène aujourd'hui à un système totalement bloqué, la formation des salaires réduisant la flexibilité d'ajustement possible entre la hausse (faible) des salaires dans les pays voisins et l'indexation automatique, mécanisme quasiment unique dans le monde, excepté au Luxembourg. Le marché du travail en Wallonie est caractérisé par de nombreuses faiblesses inhérentes à son fonctionnement. Le principal handicap de la Wallonie est son très fort taux de chômage, taux de chômage qui peut atteindre jusqu'à plus de 20% dans certaines villes. La Wallonie est ainsi paralysée par un chômage de masse depuis une trentaine d'années. [...]
[...] Plusieurs causes peuvent être associées au mauvais fonctionnement du marché du travail en Belgique. En premier lieu, la population active augmente plus vite que l'emploi, en partie en raison de l'arrivée des femmes sur le marché du travail. La population belge a enregistré un taux de croissance annuel de entre 1961 et 1994, alors que la population belge en âge de travailler augmentait de par an durant la même période. Selon les prévisions, la population active devrait diminuer de l'an entre 2011 et 2020, et de par an entre 2021 et 2030. [...]
[...] Il est vrai que l'on assiste depuis 2004 à une phase de diminution du chômage. Mais avec la crise financière, il est peu sûr que cette tendance à la baisse perdure. La solution résiderait peut-être dans la mise en place d'un modèle parallèle à celui établi au Danemark, appelé le plus souvent flexisécurité ou flexicurité et alliant flexibilité de l'emploi, mais aussi sécurité. Ce système comprendrait concernant la Belgique l'abaissement des coûts de licenciement et d'embauche, le relèvement de l'indemnité d'assurance-chômage en début d'épisode de chômage suivi d'une baisse en fonction de la durée, une prise en charge rapide et intensive des chômeurs (accompagnement, orientation, formations professionnelles et contrôle de la disponibilité)[12] ainsi qu'une nouvelle politique de fiscalité et parafiscalité du travail. [...]
[...] Mais c'est aussi la question de la qualité de l'emploi qui semble faire défaut en région wallonne. Comme cela a été dit précédemment, l'emploi enregistre un taux de croissance positif. Mais cette croissance de l'emploi s'accompagne d'un fort accroissement de la flexibilité, avec la multiplication de contrats d'emploi temporaire ou à temps partiel. Durant la dernière décennie, l'emploi à temps partiel aurait contribué à 86% de la croissance de l'emploi salarié[11]. Afin de lutter contre ce taux de chômage massif, plusieurs solutions ont été mises en œuvre. [...]
[...] Cette situation démontre un véritable dysfonctionnement du marché du travail en Wallonie. Beaucoup d'individus en âge de travailler sont tenus à l'écart du marché de l'emploi, découragés par tout un système d'allocations, d'aides au chômage, etc. Le marché de l'emploi wallon a de plus beaucoup de mal à intégrer les travailleurs immigrés dans son système. Concernant la structure de l'emploi en Wallonie, l'économie wallonne est une économie du tertiaire : en effet, en 2006, le secteur tertiaire représentait 74,5% de la valeur ajoutée en Wallonie. [...]
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