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Les adversaires des 35 heures ont souvent invoqué le surcoût salarial engendré par cette réforme. Il existe en France un débat récurrent sur le coût du travail, qui représente le salaire versé par l'employeur dans le cadre d'un contrat de travail auquel il faut ajouter les charges patronales dont l'assiette est le salaire brut. L'allègement des charges patronales, notamment sur les bas salaires, est devenu la règle en France tant pour les contrats aidés que pour faciliter le passage aux 35 heures. Il s'agit de favoriser la compétitivité des entreprises françaises dans une optique de concurrence internationale et réduire encore le chômage. La baisse du coût du travail est souvent présentée comme un moyen de résoudre les difficultés des économies développées, en raison de son impact supposé positif sur la compétitivité et l'emploi. Ce raisonnement est pratiquement logique dans une optique libérale, mais il semble discutable au vu de l'analyse historique des économies développées actuelles, dans la mesure notamment où le coût salarial représente sous un autre angle le revenu essentiel pour les salariés.
[...] Parallèlement, au plan national, il génère des déséquilibres macroéconomiques A/Un coût du travail trop élevé compromet la compétitivité des entreprises La mondialisation accroît la pression concurrentielle L'émergence de l'Asie (Japon, puis NPI, puis Chine) a accru la pression concurrentielle sur de nombreux produits (de la sidérurgie à l'électronique en passant par le textile). La libéralisation des échanges (GATT puis OMC) et la libéralisation de la circulation des capitaux ont favorisé les IDE. Les entreprises recherchent donc les meilleures opportunités d'investissement sur le plan mondial. Un des critères est le coût du travail. [...]
[...] On peut dès lors s'interroger sur l'avenir de la protection sociale financée par les cotisations sociales. [...]
[...] - Les pays développés doivent miser sur l'innovation : l'analyse en termes de cycle de vie international du produit (Vernon) montre qu'il est possible de rentabiliser une stratégie à long terme basée sur l'innovation. Les entreprises ont intérêt à choisir des stratégies de délocalisation et d'abandon progressif au fur et à mesure que leur avantage technologique se réduit (en cas d'appropriation de la technologie par les concurrents). Cette situation correspond tout à fait à l'évolution des économies occidentales. Conclusion : Réduire le coût du travail, au niveau des charges sociales patronales notamment, est une volonté affichée par les différents gouvernements qu'ils soient de gauche ou droite. [...]
[...] Au niveau de l'offre, il apparaît que le coût du travail est loin d'être le seul déterminant de la compétitivité pour les pays industrialisés. A/La réduction du coût du travail n'est pas forcément efficace pour l'emploi et peut avoir des effets pervers La réduction du coût du travail au travers de la modération salariale peut ralentir la demande (analyse keynésienne) Si la baisse du coût du travail passe par une baisse des salaires, on risque un ralentissement direct de la demande. [...]
[...] L'analyse des nouveaux keynésiens rejoint parfois celle des libéraux sur le lien coût du travail/chômage. Les théories du salaire d'efficience parviennent à la conclusion qu'une partie du chômage peut être due à des salaires trop élevés (c'est-à-dire supérieurs à la productivité supposée des travailleurs) octroyés aux salariés pour réduire les risques de démotivation et de turn-over. Les mesures récentes prises par les autorités publiques pour lutter contre le chômage vont donc dans le sens d'une réduction du coût du travail Le coût horaire de la main-d'œuvre en France se situe dans la moyenne des pays industrialisés. [...]
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