Cette question est particulièrement d'actualité en raison d'une triple interrogation. Il s'agit d'abord d'une interrogation qui naît d'un double constat : Celui d'un paradoxe : l'existence simultanée de 3,45 millions de chômeurs (ancienne définition) et une interdiction légale d'offrir une rémunération inférieure au Smic ; Celui d'une inquiétude : la concurrence des pays émergents et des pays en voie de développement, notamment dans certaines industries ; Il s'agit ensuite...
[...] CONCLUSION: L'analyse de l'impact du coût du travail sur le niveau de l'emploi ne conduit pas à une réponse macro-économique simple. Seule une approche méso- économique ou micro-économique apparaît pertinente. Néanmoins, quelques lignes de force se dégagent d'une telle analyse: 1. La théorie économique est partagée quant aux liens qui peuvent exister entre coût du travail et niveau de l'emploi. Les observations empiriques ne permettent cependant pas de vérifier nettement l'existence de ces liens Les coûts salariaux en France ne sont globalement pas prohibitifs en comparaison de ceux des pays de l'OCDE 3. [...]
[...] Le coût des emplois peu ou pas qualifiés est cependant trop élevé: CERTES, LA PORTéE DE LA COMPARAISON AVEC LES PAYS éMERGENTS ET LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT DOIT ETRE RELATIVISEE Différents analystes insistent sur quatre points essentiels: 1. Les coûts de main d'oeuvre constatés en Asie, dans le Maghreb et les PECO n'ont rien à voir avec ceux de l'OCDE (200F par mois au Vietnam); 2. La main d'oeuvre de ces pays augmente constamment son savoir faire; 3. Les contraintes liées à l'éloignement sont de moins en moins nombreuses (coût des transports, facilités de communication, formes souples d'engagements financiers) 4. [...]
[...] Les travaux économétriques tentant de mesurer la sensibilité de l'emploi au coût salarial sont nombreux à l'étranger. Pour la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis, ils situent généralement cette élasticité entre 0,1 et 0,3 pour l'emploi des jeunes: une augmentation de leur salaire de y ferait baisser l'emploi de à Les études analogues menées en France aboutissent à une conclusion voisine: Selon l'OCDE, l'emploi des jeunes serait relié à l'évolution du Smic par une élasticité de - 0,1 à - résultats sur lequel les auteurs eux-mêmes formulent d'importantes réserves. [...]
[...] Le champ des délocalisations s'étend dorénavant aux services. La portée de ces arguments doit cependant être nuancée pour deux raisons. Tout d'abord, ces analyses sont parfois trop rapides; la productivité est peu prise en compte, ainsi que les conséquences pour les entreprises du maintien des contraintes liées à l'éloignement (amélioration de la qualité du service qui passe par une proximité géographique, confidentialité des données). Ils pêchent en outre par l'absence de mise en perspective de phénomènes aussi importants que la nécessité de conquérir des parts de marché dans les pays émergents (tous les investissements ne sont pas des investissements de délocalisation), le dumping monétaire de certains pays et les avantages retirés de l'ouverture des marchés internationaux. [...]
[...] Malgré une tendance à la hausse, le coût total du travail en France se situe dans la moyenne des pays de l'OCDE. Le coût du travail accuse une tendance à l'augmentation Le Smic, qui concerne de l'ensemble des salariés (mais 14,1% des femmes, contre respectivement et en 1972), a presque doublé en valeur réelle entre 1970 et 1992. En ce qui concerne le coût total pour l'employeur: Les cotisations sociales ont augmenté chaque année depuis 1970 (la seule diminution porte sur les cotisations patronales applicables aux salaires équivalents au plafond de la sécurité sociale). [...]
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