Dissertation traitant du rapport entre les dépenses budgétaires et le niveau de l'emploi. La dépense budgétaire est l'un des instruments mis à la disposition de l'Etat dans le cadre d'une politique économique conjoncturelle : elle s'appuie sur le mécanisme du multiplicateur de Keynes, selon lequel un accroissement des dépenses publiques entraîne une augmentation du revenu national, et doit par là même relancer la croissance et l'emploi.
[...] Mais c'est une méthode très inflationniste. Il reste alors les emprunts publics : ce sont des emprunts à long terme faisant appel à l'épargne publique sur le marché financier et non un crédit bancaire. Cela n'est pas inflationniste car en puisant dans l'épargne disponible, il absorbe de la monnaie déjà en circulation et n'induit pas une création de monnaie nouvelle. Mais c'est une ressource financière et non une recette publique : l'Etat devra rembourser annuellement les intérêts et finalement le capital emprunté. [...]
[...] Ainsi, en 1983, les dépenses pour l'emploi représentaient 135,5 milliards de francs, dont 45,5 rien que pour le traitement social du chômage (indemnisations, prestations . ce qui représente une grande partie du budget de l'Etat en 1983) et pose donc d'énormes problèmes de financement. Pour financer ces dépenses il existe en théorie trois possibilités : en augmentant les impôts, en créant de la monnaie, en empruntant auprès des épargnants. En matière d'impôts la marge de manoeuvre est désormais étroite. La plupart des pays industrialisés ont progressivement atteint des taux d'imposition proches du seuil maximum. [...]
[...] On a eu également recours à l'endettement extérieur, qui passe de 30 à 55 milliards de francs en 1982, afin d'éviter des ajustements intérieurs trop douloureux. Dans ce cadre, le déficit budgétaire n'est plus considéré comme un mal en soi, mais comme un outil de politique économique . Cet engagement de l'Etat a des effets directs sur l'emploi, notamment par le recrutement des fonctionnaires. Dans de nombreux pays industriels, ces effets directs sont prolongés par l'existence d'entreprises publiques importantes, dans l'énergie, les transports et les télécommunications. [...]
[...] L'âge d'or des politiques keynésiennes semble révolu, et il va falloir faire davantage confiance aux mécanismes du marché, en faisant face aux dysfonctionnements du marché du travail pour améliorer l'emploi. [...]
[...] D'autre part les différences entre les politiques budgétaires en Europe ne se sont pas traduites par de gros écarts pour le chômage. Même si l'effet multiplicateur agit effectivement sur le PIB, on ne peut plus assimiler hausse du PIB, hausse de l'emploi et réduction du chômage. Le chômage structurel dû à un coût du travail trop élevé, à la substitution du capital au travail, au manque de qualification de la main d'oeuvre reste insensible à ce type de relance. Plus grave encore, cette importance des dépenses publiques crée un effet d'éviction de l'investissement et de l'initiative privée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture