Les comparaisons internationales montrent que la Réduction du Temps de Travail n'est pas forcément un gage d'efficacité de la politique de lutte contre le chômage, ni même une priorité pour les principaux partenaires économiques (I). Mais les premiers résultats de l'expérience française en la matière dépendront des modalités de la mise en œuvre du passage aux 35h (II)
[...] La théorie de la réduction du temps de travail comme politique de l'emploi est controversée Les comparaisons internationales montrent que la relation entre la durée du temps de travail et la situation du marché de l'emploi est complexe, et qu'elle n'est pas parmi les préoccupations de nos principaux partenaires. A. Une théorie controversée et soumise à des hypothèses fortes Les comparaisons internationales ne permettent pas de définir précisément les relations entre durée du temps de travail et emploi a. Elles se heurtent à la difficulté majeure d'absence d'indicateurs fiables et standardisés entre les différents pays industriels En effet l'examen du lien entre durée du temps de travail et performance du marché de l'emploi nécessite de retenir un critère d'efficacité du marché du travail. [...]
[...] Le Royaume-Uni constitue une exception européenne, puisque la durée annuelle du temps de travail augmente ( de 1652 à 1700 h au cours des 15 dernières années.) Seul débat : savoir si la Grande-Bretagne respecte ou non la directive européenne qui fixe à un maximum de 48 h la durée hebdomadaire de travail. Idem aux USA, où la durée du temps de travail tend à augmenter. Faut-il dès lors parler d'une exception française ? II. Concrètement : l'impact réel du passage aux 35 h fut positif à ses débuts, mais beaucoup d'éléments vont dans le sens d'une efficacité provisoire . qui risque de faire peser la réforme sur les finances publiques et sur les entreprises (augmentation des coûts de production) A. [...]
[...] - L'OCDE a fait une évaluation plus mitigée : création de emplois par an entre 1998 et 2000 pour les entreprises de plus de 20 salariés, (donc 480 000) ; mais il n'y en aurait que en cas de compensation salariale intégrale ; voire en détruirait en cas de blocage par les entreprises de la mise en œuvre du dispositif. - Enfin, la direction de la prévision du ministère de l'économie insiste sur les risques en cas d ‘échec de cette mesure : baisse du PIB de et aggravation de des déficits des administrations publiques. La variabilité des résultats tient essentiellement aux hypothèses de départ retenues. [...]
[...] Conclusion La réduction du temps de travail ne saurait être conçue comme une politiuqe suffisante de création d'emplois, capable de se substituer à la croissance. Au delà des incertitudes qui dominent cette expérience, il est essentiel de noter à quel point la réussite en matière de création d'emploi d'une RTT dépend de l'engagement des partenaires sociaux. D'après Freyssinet, cela implique : - que les partenaires articulent les différents niveaux de négociation : définition des grandes lignes au niveau global, mais modalités de mise en œuvre négociées au niveau local - Que la négociation soit à tous les niveaux multi- dimentionnelle, portant à la fois sur les salaires, la formation professionnelle, les aménagements des conditions de travail Fressinet, en regardant les caractéristiques du système de relations professionnelles français conclut négativement : il y a pour lui peu de chances que les deux conditions soient remplies. [...]
[...] Cependant, la méthode mise en œuvre constitue une incitation très forte au développement des relations contractuelles au sein de l'entreprise. Elle ne peut donc que favoriser le dialogue des partenaires sociaux, domaine dans lequel la France est très en retard. [...]
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