Dans les pays capitalistes industrialisés, tel que le nôtre, le débat fait rage chez les économistes à propos du lien coût du travail/emploi. Les positions sont tranchées sur une question pourtant plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, on doit définir les notions de coût de travail, niveau d'emploi pour pouvoir établir des relations entre elles.
La rémunération du travail est à la fois le principal moyen de subsistance de l'écrasante majorité des travailleurs, et un coût de production pour les employeurs. Cette distinction va se refléter dans les courants fondateurs des théories économiques. Les classiques et les marxistes insistent sur le niveau de vie correspondant à la rémunération du travail et mettent en avant le caractère conflictuel du partage de la valeur ajoutée et donc de la détermination des salaires. Quant aux néoclassiques, ils se situent davantage du côté de l'entrepreneur, à la recherche de la meilleure combinaison productive possible dans un objectif de maximisation du profit. Le travail est désincarné ; c'est un facteur de production faisant l'objet d'un marché, la spécificité humaine ne se retrouvant que dans les caractéristiques particulières de l'offre de travail. Enfin KEYNES, tout en reprenant les postulats de base néoclassiques, introduit la distinction entre salaire nominal et salaire réel. La rigidité du premier jointe à la détermination du niveau de l'emploi sur le marché des biens explique que le chômage puisse ne pas être automatiquement résorbé. Il existe différentes théories sur le coût du travail qui peuvent être en opposition.
[...] Ou bien la hausse des cotisations sociales n'est pas entièrement répercutée sur les salaires nets, et il en résulte une augmentation du coût du travail qui pénalise la compétitivité-prix des entreprises et les incite à substituer du capital aux emplois, d'où une baisse de la demande du travail. Par exemple en France en 1993, les cotisations sociales représentent du salaire minimum et de du salaire moyen ouvrier. En France, pour un coût salarial moyen en 93, le salaire net représente et les cotisations représentent donc Ce qui constitue en Europe la part du salaire net la plus basse. D'autre part on voit que les charges sociales sont surtout payées par les employeurs ( du coût salarial). [...]
[...] Dans ce dernier cas, celles-ci pourraient produire plus, mais dans des conditions de rentabilité insuffisante, étant donné les prix pratiqués sur les marchés. Comme on le voit, la situation de chômage classique renvoie à la notion de compétitivité dont les principaux ressorts sont l'investissement et la faiblesse des coûts unitaires de production. L'intérêt de cette analyse est de montrer que deux types de chômage peuvent exister qui doivent être traités par des remèdes différents. Si l'on est en présence de chômage keynésien, il convient de stimuler la demande de biens adressée aux entreprises : l'objectif est la création d'une dynamique demande-production-emploi. [...]
[...] Le plus convaincant se présente de la façon suivante : les négociations salariales ne subissent pas l'influence des chômeurs tout simplement en vertu du fait que les salaires sont négociés par ceux qui ont un emploi - et donc déterminés de manière à protéger l'emploi de ceux qui en ont déjà, et non de façon à fournir un emploi à ceux qui n'en ont pas. Or pour protéger son emploi, il suffit de caler son salaire sur l'évolution de sa productivité, et non pas sur la productivité potentielle des chômeurs. Cette théorie dite des insiders/outsiders a connu un vif succès. Elle permet en effet d'expliquer pourquoi les salaires continuent de croître malgré la hausse du chômage. [...]
[...] Enfin, nous avons noté qu'il existait un ensemble de facteurs autres que le coût du travail qui influençaient le niveau de l'emploi : tel est le cas de la mondialisation. Mais, nous pouvons dire que c'est surtout dans les mécanismes de répartition de la valeur ajoutée qu'il faut chercher les causes du chômage et de la montée du travail précaire dans les pays capitalistes industriels. Une partie du chômage des pays industriels a été engendrée par la concurrence des pays à bas salaires, dans ce contexte de mondialisation. [...]
[...] Les entreprises renonceraient à l'embauche et à la production si les rigidités du marché du travail détermineraient la fixation d'un salaire au dessus de son niveau d'équilibre. Les néoclassiques préconisent un ensemble de remèdes pour retrouver l'équilibre sur le marché du travail. La résorption des déséquilibres n'est possible que si le libre jeu de la concurrence est restauré sur le marché du travail. Si on lutte contre toutes les formes de rigidité du marché du travail et si donc on restaure la flexibilité de ce marché du général au particulier, et en particulier la flexibilité des salaires. [...]
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